J’ai passé une semaine riche en émotions, fatigante, mais
putain c’était génial. Hier, je me suis endormie crevée, mais avec un sentiment
d’accomplissement inouï.
Cette semaine, c’était la Coupe du Mons. Pour ceux qui ne
connaissent pas, il s’agit d’un tournoi de football qui rassemble les équipes (de
football, pour ceux qui ne suivent pas) des différentes facultés et hautes
écoles de Mons, mais aussi d’autres villes. Il y a un tournoi garçons et un
tournoi filles. À en croire le journal La
Province, c’est le tournoi féminin qui vole la vedette au tournoi masculin.
Ça tombe bien, je suis coach de l’équipe féminine de mon ancienne université,
la FTI-EII.
Le coaching a pris une toute autre dimension pour moi, cette
année. Je suis en effet également devenue coach dans ma vie professionnelle.
Même si ces deux mondes sont diamétralement opposés, tout comme la manière de
coacher, je m’épanouis de jour en jour dans cette fonction. Elle me permet d’apprendre
énormément sur moi-même grâce aux choses que j’apprends quotidiennement sur et
à mes équipes. Elle me permet aussi de comprendre le sentiment de fierté qu’on a
quand on voit les membres de son équipe comprendre le message et se débrouiller
seuls dans les moments décisifs.
Cette année encore plus que les années précédentes, j’ai profité
de cette sensation qui naît lorsque l’on accompli quelque chose qui est
bénéfique pour d’autres personnes. Je n’ai pas uniquement apprécié égoïstement
le résultat que j’ai obtenu. J’ai
apprécié le résultat que notre équipe a
obtenu. C’est un peu comme un parent qui voit son enfant tenir seul sur un vélo
pour la première fois. Oui, vous ne rêvez pas, j’ai fait une analogie avec une
situation impliquant un enfant. Ça ne changera rien au fait que j’utiliserai toujours
le mot « ça » pour me référer aux enfants.
L’équipe a gagné le tournoi au bout de quatre jours intenses
tant mentalement que physiquement. On était pourtant mal parti : deux défaites
sur deux matches et le moral dans les chaussettes dès le premier jour. Puis, la
motivation est revenue, la peur s’est envolée, et les guerrières que sont mes joueuses
ont montré les crocs. Elles n’ont plus rien lâché jusqu’à la finale où elles
ont montré leur force de caractère et leur volonté de réussir, ensemble.
J’ai rarement vécu un moment comme celui-là : le coup
de sifflet final retentit, les nerfs lâchent, les sourcils froncés par la
concentration et le stress se détendent et laissent place aux sourires et aux
larmes de joie. L’ennemi juré de ma faculté est là, en larmes lui aussi, les
deux genoux au sol, battu, abattu. Ce même ennemi qui nous a laissé un seul
genou au sol après notre premier match perdu et qui pensait nous avoir définitivement
battues. Ce même adversaire qui était trop confiant et qui sous-estimait mes
lionnes. On vient d’accomplir ce que l’on pensait impossible dès lundi :
on a gagné la Coupe du Mons. Mes lionnes blessées ont relevé la tête après une
mauvaise passe et ont montré que la force d’y croire et l’envie de se battre
corps et âme pour ce que l’on veut sont plus importantes que tout.
Hier soir, je me suis couchée plus heureuse que jamais. Bravo,
les filles, et merci.