vendredi 23 mars 2018

On l'a fait




J’ai passé une semaine riche en émotions, fatigante, mais putain c’était génial. Hier, je me suis endormie crevée, mais avec un sentiment d’accomplissement inouï.

Cette semaine, c’était la Coupe du Mons. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un tournoi de football qui rassemble les équipes (de football, pour ceux qui ne suivent pas) des différentes facultés et hautes écoles de Mons, mais aussi d’autres villes. Il y a un tournoi garçons et un tournoi filles. À en croire le journal La Province, c’est le tournoi féminin qui vole la vedette au tournoi masculin. Ça tombe bien, je suis coach de l’équipe féminine de mon ancienne université, la FTI-EII.

Le coaching a pris une toute autre dimension pour moi, cette année. Je suis en effet également devenue coach dans ma vie professionnelle. Même si ces deux mondes sont diamétralement opposés, tout comme la manière de coacher, je m’épanouis de jour en jour dans cette fonction. Elle me permet d’apprendre énormément sur moi-même grâce aux choses que j’apprends quotidiennement sur et à mes équipes. Elle me permet aussi de comprendre le sentiment de fierté qu’on a quand on voit les membres de son équipe comprendre le message et se débrouiller seuls dans les moments décisifs.

Cette année encore plus que les années précédentes, j’ai profité de cette sensation qui naît lorsque l’on accompli quelque chose qui est bénéfique pour d’autres personnes. Je n’ai pas uniquement apprécié égoïstement le résultat que j’ai obtenu. J’ai apprécié le résultat que notre équipe a obtenu. C’est un peu comme un parent qui voit son enfant tenir seul sur un vélo pour la première fois. Oui, vous ne rêvez pas, j’ai fait une analogie avec une situation impliquant un enfant. Ça ne changera rien au fait que j’utiliserai toujours le mot « ça » pour me référer aux enfants.

L’équipe a gagné le tournoi au bout de quatre jours intenses tant mentalement que physiquement. On était pourtant mal parti : deux défaites sur deux matches et le moral dans les chaussettes dès le premier jour. Puis, la motivation est revenue, la peur s’est envolée, et les guerrières que sont mes joueuses ont montré les crocs. Elles n’ont plus rien lâché jusqu’à la finale où elles ont montré leur force de caractère et leur volonté de réussir, ensemble.

J’ai rarement vécu un moment comme celui-là : le coup de sifflet final retentit, les nerfs lâchent, les sourcils froncés par la concentration et le stress se détendent et laissent place aux sourires et aux larmes de joie. L’ennemi juré de ma faculté est là, en larmes lui aussi, les deux genoux au sol, battu, abattu. Ce même ennemi qui nous a laissé un seul genou au sol après notre premier match perdu et qui pensait nous avoir définitivement battues. Ce même adversaire qui était trop confiant et qui sous-estimait mes lionnes. On vient d’accomplir ce que l’on pensait impossible dès lundi : on a gagné la Coupe du Mons. Mes lionnes blessées ont relevé la tête après une mauvaise passe et ont montré que la force d’y croire et l’envie de se battre corps et âme pour ce que l’on veut sont plus importantes que tout.

Hier soir, je me suis couchée plus heureuse que jamais. Bravo, les filles, et merci.  

dimanche 18 mars 2018

Renaissance




1162 jours. Trois ans, deux mois et une semaine. Trois ans. La durée de l’amour, si l’on en croit Beigbeder. Trois ans, c’est long, c’est court, ça dépend du point de vue. Trois ans, c’est le temps qui s’est écoulé depuis mon dernier article.

« Trop de travail », « pas le temps », « pas d’inspiration », « ça va pas être drôle », « je sais pas, j’ai envie, mais je sais pas », « j’ai pas envie, c’est tout ». Tout ça, c’est ce qui résonnait dans ma tête pendant trois ans à chaque fois que je me disais qu’il fallait que j’écrive. Il fallait. Mais en fait, l’écriture, ce n’est pas un devoir, c’est une passion.

Pendant trois ans, la flamme qui m’animait s’est doucement éteinte et a fini par s’essouffler petit à petit. Ma passion, presque évanouie à jamais. J’avais envie d’y faire quelque chose, mais je ne savais pas quoi exactement. Je n’avais finalement plus envie d’écrire tant j’avais peur que mes récits ne plaisent plus et ne me plaisent plus. Je dois être franche, avant de penser à vous divertir, j’écris pour moi, pour me faire du bien. Et si je peux partager mes histoires et faire sourire ou réfléchir à la lecture de mon écriture, c’est un bonus.

L’écriture, mon écriture, elle fonctionne à l’émotion, à la folie, à l’étincelle qui naît dans mes yeux et que mes doigts traduisent en feu d’artifice dès qu’une idée prend forme dans mon esprit. Tout ça, je ne le ressentais plus. Et puis, hier, je me suis souvenue. Je me suis souvenue d’une émotion qui m’était devenue totalement inconnue : la joie pure et dure de vivre un moment exceptionnel.

Hier, j’ai assisté au concert de mon groupe favori, The Script. Une chanson a suffi à me rappeler ce que j’avais oublié depuis trois ans : la passion de faire ce que j’aime, l’émotion que je ressens quand je me laisse porter par une chanson et la tristesse de ses paroles, l’euphorie que je sens monter au fur et à mesure d’un projet qui aboutit.

Pendant cette chanson, j’ai vu des couples se rapprocher, des amis se sourire, des ados pleurer, des parents se laisser porter par l’émotion ressentie par leurs enfants. Je me suis surprise à sourire et à sentir mes yeux s’embuer à l’expression de la joie pure. Une émotion basique que j’ai enfin retrouvée.

À la sortie du concert, j’ai dit à ma pote que The Script m’avait redonné l’envie d’écrire et que j’écrirais mon nouvel article dès le lendemain. Aujourd’hui, c’est chose faite. Pendant trois ans, il s’en est passé des choses. Et je vais vous les raconter !