dimanche 4 octobre 2020

Féministe, réaliste ou idéaliste ?

On en parle du scandale de Marianne ?

Pour resituer, Marianne a proposé un sondage à ses lecteurs sur la tenue vestimentaire tolérée des écolières. Attention, on ne parle pas des écoliers en général (contraction masculin/féminin), non, non, mais bien des écolières en particulier.

Et pourquoi ? Pourquoi se sent-on à un moment donné forcé de créer et de soumettre ce genre de sondages ? Pourquoi se concentrer sur la femme une nouvelle fois ? Mais que dis-je, non, on ne parle pas encore de femme, on parle de jeune fille voire d’enfant. Pourquoi ne ressentir aucune honte ou gêne lorsqu’on travaille à ce genre de « projets » ? Pourquoi aucun questionnement, aucune remise en question ?

Je me demande toujours à l’heure actuelle l’intérêt réel de créer ce genre de sondage, d’une part, mais surtout de créer un sondage concentré sur la gente féminine en se gardant bien d’inclure le sexe opposé d’autre part.

Bien loin l’idée de Marianne de créer la polémique, selon les dires de ses représentants, le sondage avait pour seul but de connaître l’opinion générale des Français. Cette France qui se perd de plus en plus dans son identité et ses principes, à l’instar du reste du globe (les platistes, je vous emmerde).

Quand je regarde nos vies en adoptant un angle de vue plus global, plus reculé, je ne vois que critiques, jugements et sexismes.

La femme est au centre de toutes les attentions depuis la nuit des temps. Après tout, c’est bien elle, créée à partir de l’homme et pour l’homme, qui a commis l’irréversible en croquant cette pomme, devenant ainsi objet de vice et de désir.

Depuis le commencement, elle incarne à son insu et bien malgré elle un ensemble de paradoxes naissant de l’hubris masculin :

  • Elle doit être belle, mais ne pas s’exhiber
  • Elle doit se montrer, mais pas se faire remarquer
  • Elle doit être là pour son homme, mais ne pas traîner dans ses pieds
  • Elle doit être une mère, mais doit rester une femme pour son homme
  • Elle doit rester une femme pour son homme, mais ne pas oublier son rôle de mère
  • Elle doit travailler, mais ne pas gagner autant qu’un homme
  • Elle doit viser haut, mais doit se rabaisser pour le faire

La liste est sans fin. Voici une autre catégorie de paradoxes :

  • Elle doit suivre la mode, mais ne pas se dévêtir
  • Elle doit se dévêtir, mais de manière dosée pour ne pas choquer ces prudes animaux
  • Elle doit avoir de la conversation, mais ne pas être plus intelligente que son désiré égal
  • Elle doit faire un effort pour être belle et apprêtée, mais pas trop pour ne pas attiser la jalousie de son mâle ni l’envie de ses pairs

Et maintenant, une liste d’absurdités sans nom :

  • Une femme qui ne veut pas d’enfants, elle n’est pas normale
  • Un homme qui ne veut pas d’enfants, ils se concentre sur sa carrière

  • Une femme carriériste, elle n’est pas normale 
  • Un homme carriériste, il subvient aux besoins de sa famille

  • Une femme qui sort pour draguer, c’est une pute
  • Un homme qui sort pour draguer, c’est normal, il a des besoins

  • Une femme qui ne veut pas d’histoires sérieuses, c’est une pute
  • Un homme qui ne veut pas d’histoires sérieuses, c’est normal, il doit s’amuser avant de se poser

  • Une femme qui s’habille légèrement quand il fait chaud, c’est une salope
  • Un homme qui s’habille légèrement quand il fait chaud, c’est normal

Encore une liste ?

  • Une femme policière ou qui exerce un métier manuel, c’est une lesbienne
  • Une femme qui fait de la boxe, c’est une lesbienne
  • Une femme qui fait de la moto, c’est une lesbienne
  • Une femme qui s’investit dans un sport autre que la danse, c’est une lesbienne

Et quand bien même, qu’est-ce que ça peut vous foutre ?

  • Une femme ne peut pas porter plusieurs casquettes
  • Une femme ne peut pas être totalement indépendante
  • Une femme ne peut pas être ce qu’elle veut
  • Une femme ne peut pas être l’égal de l’homme

Je continue ou on arrête avec ces listes loin d’être exhaustives ?

Je sais que de nombreuses personnes dédramatisent régulièrement avec des « oh ça va », « c’est sa faute aussi, pourquoi elle s’habille comme ça ? », « une femme n’est pas faite pour le travail manuel », « on peut dire ce qu’on veut, une femme ne peut pas faire ce qu’un homme fait ».

C’est du sexisme pur et dur. Ce sexisme qui est validé et intégré depuis notre plus tendre enfance. Dès notre plus jeune âge, les différences sont notoires : un garçon, ça fait du foot, une fille, de la danse. Quand les garçons vont jouer dehors, les filles restent à la maison et aident maman. Quand papa fait des activités « masculines », maman emmène les filles faire du shopping.

Posez-vous un peu la question avec vos propres enfants, vos neveux et nièces. Le sexisme (dans les deux sens) se retrouve parfois dans la plus petite phrase, dans la plus fine des intonations : « t’aimes pas le foot, toi ? » ou « ah bon, t’aimes pas le maquillage, toi ? ».

Tout le monde est libre d’aimer ce qu’il veut, qui il veut, en ses propres termes. Tout le monde est libre de vivre sa vie comme bon lui semble. Et personne n’a le droit de donner un avis là-dessus. Cet avis que tout le monde se défend de pouvoir donner librement dans une société où la liberté d’expression et l’expression des cons sont souvent confondues, personne ne le demande.

Est-ce que ce discours fait de moi une féministe ? Est-on féministe parce qu’on veut l’égalité des sexes ? Pourquoi les féministes sont-ils/sont-elles si mal vus/vues ? Est-ce une tare de défendre des droits fondamentaux ? Est-on extrémiste parce qu’on exhibe son ras-le-bol à coup de seins nus sur une place publique ?

Non. Et je trouve aberrant que le terme « féminisme » et ses dérivés existent, parce qu’il ne démontre qu’un problème sociétal majeur. En aucun cas une femme ne devrait avoir à se justifier de quoi que ce soit. La vraie égalité ne réside pas dans le démarquage d’un sexe par rapport à l’autre, mais bien dans l’absence totale de comparaison.

Plus on avance, plus on régresse. C’est un constat journalier qui est étalé partout sans pudeur aucune. Plus les moyens de communication évoluent, moins on s’écoute les uns les autres. Ce sentiment de ras-le-bol général est en train de grandir dans le cœur de chacun, peu importe le sujet abordé.

Dans la société que nous connaissons, nous devrions être capables de nous entendre, de nous écouter, de nous tolérer. Il est néanmoins absolument nécessaire de poser des actes forts pour se faire entendre. Est-ce normal ? Non ! Nous sommes censés représenter l’évolution, l’intelligence. Plus les années passent, au plus nous démontrons le contraire au travers de comportements égoïstes, radicaux et dégueulasses. Darwin avait raison en termes d’évolution. Cependant, il a omis de prendre en compte que l’infinie intelligence de l’humain n’a d’égal que son infinie connerie. C’est ce qui lui nuit et qui pourrait le conduire à sa perte.

Dans quel monde vit-on ? Je dégueule cette société intolérante qui dicte des codes patriarchaux totalement moyenâgeux et abjectes. Je dégueule ces gens qui n’en n’ont rien à faire de ces différences constantes. Je dégueule ce monde tout bonnement choquant d’intolérance, de xénophobie, d’homophobie. Nous sommes la pire race que la Terre ait jamais vue. Et nous n’en faisons rien.

On aime qui on veut, on s’aime comme on veut, on s’habille comme on veut. Merde, à la fin ! Posez-vous cette simple question : est-ce que la façon dont un parfait inconnu mène sa vie a un impact sur la mienne ? Si la réponse bien entendu objective et réfléchie est « non », alors, foutez-lui la paix.

Je suis une femme, je fais ce que je veux, où je veux, quand je veux, comme je veux, avec qui je veux. Et vous n’avez qu’à l’accepter.

Bise de loin sur vos doux fronts.

L'humain démasqué

J’ai hésité longtemps avant de recommencer à écrire. Je voulais en effet rédiger un article qui interpellait et qui parlait de l’actualité. Difficile en ces temps de parler d’autre chose que du COVID-19 et de ses retombées. C’est donc sans grande surprise que je vais aborder le sujet.

S’il y a bien une chose que la crise sanitaire de 2020 nous a apprise, c’est que l’humain est fondamentalement stupide. Tout au long de ces six derniers mois, nous avons vu le meilleur, mais surtout le pire de ce dont il est capable de dire, de faire et/ou de penser.

Au début de la crise, nous avons assisté à une débandade digne des soldes du Black Friday. Sauf que là, on ne se ruait pas sur les télévisions ou les consoles de jeux, mais bien suuuuuuuur… du PQ. Badam pshhh (c’est le son de la batterie à la fin d’un truc pourri). Parce que oui, comme les films apocalyptiques nous l’ont appris, le plus important, c’est d’avoir les fesses propres et soyeuses comme une peau de bébé. Ah non, juste, à la base, c’est la bouffe le plus important. Parce que pour utiliser du PQ, il faut de la matière. Pour créer de la matière, il faut de la bouffe. CQFD, Ce Que Fernand Disait.

La bouffe, d’ailleurs, on en parle ? On peut savoir pourquoi on s’est préparé à une guerre nucléaire en dénudant les rayons de leurs pâtes, riz et conserves en tous genres ? Par le chemin, j’en profite pour dire que les pâtes cheloues avec des goûts bizarres étaient toujours là. Un indice, peut-être ?

Allez, plus sérieusement, voir ces rayons presque vides arpentés par des magasiniers qui ne pouvaient malheureusement pas suivre la cadence malgré leurs efforts, ça donne quand même une belle idée de l’égoïsme de l’humain. Les grands distributeurs et le gouvernement ont travaillé de concert pour s’assurer que les provisions allaient suffire à la population. Cela a été dit et répété. La seule pénurie à laquelle nous avons réellement fait face, c’est celle des cervelles. Et je parle pas de charcuterie.

Est-ce normal de paniquer au point de presque piétiner ses semblables pour des pâtes ? Est-ce normal de ne pas partager et de ne penser qu’à soi ? Je pense que non. De plus, on ne peut pas parler d’instinct de survie comme l’évoquent certains dans la mesure où il n’y a pas de menace de mort directe. Ici, on peut juste parler de débilité profonde. L’humain dans toute sa splendeur, capable du meilleur quand il ne se sent pas en danger, mais du pire quand il doit « sauver sa peau ».

Cela m’amène au sujet de mon article : le port du masque. Après l’annonce du port du masque obligatoire, on a pu observer une vague de protestation. Le problème de cette obligation ? L’atteinte à la liberté. Puis, j’ai entendu l’argument de la manipulation du MR pour gagner de l’argent sur notre dos. Ensuite, il s’agissait d’une conspiration. Et maintenant, les platistes qui estiment qu’il s’agit d’une manœuvre parallèle à la moutonnisation des esprits. Vous vous foutez de nous, là, non ?

Il y a quelques mois, on applaudissait le corps médical tous les soirs en remerciement à toutes ces heures de travail acharné pour sauver des vies. Maintenant, on leur crache à la gueule en refusant de porter le masque.

Je voudrais juste comprendre une chose. Au-delà du fait que j’écrive cet article pour pousser un coup de gueule, j’aimerais tout de même comprendre ce raisonnement. En quoi le fait de porter un masque est-il une atteinte à la liberté ? Personnellement, je ne me sens pas privée de quoi que ce soit lorsque j’ai mon masque sur le visage. Je dis bien le visage, hein. Parce que le masque se porte sur le visage, pas sur le cou, le front ou le menton. D’ailleurs, voici un petit pictogramme qui devrait aider les moins habiles d’entre nous :


Je pense sincèrement qu’il s’agit d’un esprit de contradiction pur et dur. Nous sommes plus ou moins libres de continuer nos activités (certes pas toutes, mais quand même). La seule chose que nous devons faire, c’est porter un bout de textile sur le visage. Chose que notre corps médical est contraint de faire journalièrement, même en dehors de cette crise sanitaire. Est-ce qu’ils s’en plaignent ? Non. « Oui, mais eux c’est leur métier, déjà », me diriez-vous d’un air enfantin. « Ferme ton petit clapet », vous répondrais-je d’un air assuré.

Oui, le masque est une obligation, il nous est imposé. Cela fait partie des règles de vies en société : le respect des lois et des autres. Le masque est-il contraignant ? Oui. Est-ce que dans l’esprit de certains, le principe de liberté est bafoué ? Peut-être. Est-ce que c’est la mort ? Non. Et justement, non. C’est grâce au masque, aux gestes barrières, à quelques sacrifices pour une période je l’espère déterminée que ce n’est pas la mort.

Est-ce qu’il ne serait pas temps de se remettre en question ? Est-ce qu’il ne serait pas temps d’arrêter de se plaindre alors qu’on n’a pas à le faire ? On est en Belgique, et j’ai l’impression d’être en France. Pardon les amis français, mais il fait avouer que vous avez le chic pour vous plaindre sans cesse et avoir la gueule des mauvais jours à longueur d’année (enfin, surtout les Parisiens). Je crois que vous avez le gêne « pas con-tent, pas con-tent, pas con-tent ». Faudrait y faire quelque chose, vraiment. La vie est plus belle en couleurs. Mais on vous aime quand même, hein.



‘Scusez, je m’égare. Je reprends. Certes, le confinement n’a pas été une mince affaire pour tout le monde. Ça a été compliqué à bien des niveaux pour nombres d’entre nous. Pourtant, nous sommes toujours vivants (enfin, sauf ceux qui ne le sont pas, mais cela va sans dire). Ne pouvons-nous pas nous concentrer sur le positif, pour une fois dans notre vie ? Ce n’est pas si compliqué au final.

Les gens anti-masque, pour une majorité, vous êtes ceux-qui ont dévalisé les rayons, qui ont craché sur les flics (et le connard qui a craché sur ma bagnole parce que j’ai pas apprécié qu’il fasse de la merde sur la route et qui n’a pas apprécié en retour que je lui fasse remarquer), qui n’ont pas respecté l’interdiction de sortir, qui pensent que tout leur est dû et qu’il n’y a qu’eux sur Terre.

Vous ne respectez rien ni personne et vous vous étonnez de l’animosité dont nous faisons preuve lors de nos échanges. Vous êtes incapables de réfléchir plus de cinq minutes sans que votre esprit contradictoire vienne vous titiller. Vous montrez un égocentrisme et un égoïsme surdimensionné sur des sujets qui n’ont même pas à faire débat.

Que les choses soient claires : contrairement à ce que certains barakis ont pu dire à leurs enfants, il n’y a pas de gros monstre dehors qui nous empêche de sortir. Il n’y a que des crétins sous forme humaine. La preuve en est qu’au moment du déconfinement progressif, c’était fiesta dou Brajil partout dans le pays. Beaucoup n’ont plus respecté les règles d’hygiène et de distanciation sociale. On nous avait prévenus : sans ce respect des règles, on se dirigera vers un nouveau confinement.

Comme dirait l’autre, après presque deux mois durant lesquels nous avons retrouvé nos libertés, bardaf, c’est l’embardée. C’était hélas prévisible. Nous sommes à nouveau bridés, sans pour autant être emprisonnés. Ceci signifie que nous avons par conséquent encore les cartes en mains pour sortir notre plus bel atout : la solidarité.


Arrêtons de diaboliser le gouvernement qui nous dit une fois oui, une fois non. Personne n’a jamais fait face à ce genre de crise. Nous devons faire de notre mieux pour sortir de cette année hors du commun et nous serrer les coudes. Les décérébrés, arrêtez de penser que tout est la faute du reste du monde lorsqu’il en va de la responsabilité de chacun de veiller à la sécurité et à la santé de tous.

Je ne vais pas évoquer les directives du gouvernent, mais bien celles des médecins de la santé, ceux qui savent réellement à quoi on a affaire. Ils nous disent de rester chez nous, nous restons chez nous. Ils nous disent de porter un masque, nous portons un masque. Ils nous disent de prendre soin de nous et des autres, nous le faisons. Point. Et lavez-vous les mains, s’il vous plaît. Je sais que certains ont attendu la crise du COVID-19 pour découvrir l’hygiène, mais c’est tout de même important. Bande de dégueulasses, va.

J’espère sincèrement que les sceptiques (pour aucune raison fondée) cesseront leurs enfantillages et penserons à autre chose que leur nombril plein de pâtes.

En tout cas, je garde les yeux rivés sur 2021 qui, j’ose rêver, sera bien meilleure. Comme dirait une écrivaine célèbre : « 2020, tu hors de ma vue ».

Bises virtuelles sur vos doux fronts lavés correctement.

vendredi 6 mars 2020

Le COVID-19 et ses avantages

On ne va pas s’éterniser sur le sujet, les médias se chargent déjà bien de souffler des vents de panique inutiles. Je souhaite uniquement mettre un point positif en lumière et soulever une question importante.

Prenons d’abord une image avant/après la quarantaine en Chine. On peut clairement voir que la pollution habituelle a presque totalement disparu :


Alors, oui, pratiquement plus personne ne circule dans les villes en quarantaine. Mais on peut tout de même se poser la question suivante : ne pouvons-nous pas réduire nos déplacements en véhicules motorisés et nous tourner vers des options plus vertes, telles que le vélo, la trottinette, le co-voiturage, les rollers, le skateboard, le pousse-pousse, le cheval, le saute-mouton, etc. ?

Vient ensuite la question de la mondialisation. Aujourd’hui, le commerce international est vital. On l’a constaté rapidement : les ruptures de stock s’enchaînent, notamment celles concernant les masques et gels hydroalcooliques. Par exemple, en 2011, en France, le gouvernement a décidé de ne plus stocker les masques nécessaires au personnel soignant lors d’épidémies. Il faut donc s’approvisionner chez les voisins plus ou moins éloignés.

Cette situation ne serait-elle pas l’occasion de nous recentrer sur les producteurs nationaux ? Les agriculteurs sont les premiers à se plaindre de la mondialisation, et on ne les écoute pas. Pourtant, les prix des produits locaux augmentent depuis des années pour la simple et bonne raison que la concurrence internationale rend impossible l’amortissement des coûts des producteurs locaux à cause de ses prix (trop) compétitifs. Le coût de la vie étant plus élevé chaque année, le citoyen se tourne logiquement vers le plus intéressant pour son portefeuille.

Je pense que cette situation permet de rouvrir les débats. Même s’il est économiquement difficile de s’approvisionner uniquement en bio et en local, on peut faire des efforts à certains niveaux.

Il a pas l'air gentil cet enfant ?

C’est grave si on n’a pas de fruits exotiques ? C’est grave si on n’a pas de fraises toute l’année ? C’est grave si on n’a pas le petit pull super joli qu’on a vu sur ce site ? C’est grave si on n’a pas des objets inutiles de mauvaise qualité, mais pas chers ? C’est grave si on n’a pas ce livre vendu uniquement de l’autre côté de l’océan ?

Arrêtons de mettre en avant le commerce international et permettons à notre pays de se développer indépendamment des autres. Je pense qu’il faut mettre un peu de côté son confort personnel et réduire drastiquement les échanges internationaux pour permettre à notre pays de se suffire à lui-même. Est-ce qu’il ne serait pas temps de se dire que le « tout, tout de suite à portée de clics » est un luxe qu’il faut tout doucement oublier ?

On la moque, on la critique, on la rabaisse, mais elle a raison quand elle lance un sanglant « how dare you ? ». Greta Thunberg a raison de nous balancer en pleine figure un wake-up call assassin quand on critique les gouvernements pour leur manque de politique et d’implication écologique, mais qu’on favorise le réchauffement climatique en faisant venir tous genres de produits du fin fond du monde, alors qu’ils sont pour la plupart disponibles pas loin de chez nous.

Cela ne veut pas dire que faut vivre en totale autarcie et se fermer au monde, loin de là. Mais il est pour moi grand temps de se reconcentrer sur nous, sur nos producteurs locaux. L’envie de se tourner vers du local se fait déjà de plus en plus ressentir depuis quelques années, autant en profiter. Il est primordial de prendre conscience que, de nos jours, le confort personnel passe avant tout le reste, mais que nous ne sommes que des locataires de la Terre. Respectons-la avant qu’il soit trop tard.

Je trouve sincèrement dommage que ce soit grâce à une pandémie comme celle du COVID-19 que l’on ne voyage plus en avion, que l’on se tourne vers le local et qu’on limite les échanges internationaux. Ça, on pourrait déjà le faire sans crainte, mais bien avec une envie de préserver la planète et ses habitants.

N’hésitez pas à vous rendre dans des fermes ou des magasins qui vendent des produits locaux. Informez-vous sur l’origine de ces produits et demandez-vous si ce que vous voulez est nécessaire et, dans l’affirmative, s’il est possible de vous fournir chez un producteur local. On en vivra que mieux.

Bise sur vos doux fronts. Mais de loin. Pas de contacts, on a dit.  

mercredi 4 mars 2020

Mouton ou saumon ?


Nous vivons des temps où la technologie est omniprésente dans nos vies. Des films ultra-futuristes comme iRobot à l’époque, qui nous montrait une ère totalement robotisée dans laquelle l’humain vivait en parfaite harmonie (ou presque, pas de spoilers) avec des machines en tous genres, ne sont plus si futuristes que ça.

Le smartphone fait partie de ces inventions qui ont changé la face du monde. Plus besoins de 10 appareils différents : tout est centralisé sur une machine qui tient facilement dans une main. Cet outil de travail et de divertissement est très utile : il donne accès à tout, tout le temps et partout. Il donne surtout accès à l’information, que celle-ci soit relayée dans la presse en ligne, dans les journaux télévisés en ligne ou sur les réseaux sociaux.

Toutefois, cet accès constant à l’information peut être dangereux. D’ailleurs, mon smartphone, je le vois de plus en plus comme une boîte de Pandore. À la différence que j’ai déjà vu ce qu’elle contient, et je suis de moins en moins tentée de l’ouvrir.

L’humain est un être qui ne connaît pas de limites. Bien que cela puisse avoir de nombreux avantages lorsqu’il est concentré sur un objectif positif, il est très difficile pour lui de ne pas verser dans l’excès et la perversion.


On en a déjà pu faire le constat avec les réseaux sociaux. Le but premier était de rapprocher les gens, de se créer un cercle social, de partager des expériences. Petit à petit, ces réseaux sont devenus un moyen d’exposer, de critiquer, de « basher » gratuitement. Il suffit de regarder quelques épisodes de la série Black Mirror pour se dire que l’humain est probablement l’un des êtres qui a le plus de potentiel à verser dans la vileté, l’infâmie et la bassesse morale.

La médiatisation de faits en tous genres a vécu la même histoire. Au départ, la presse donnait accès à des informations diversifiées et étrangères. On était informé des mouvements dans son pays, puis on a dépassé les frontières. Au final, on était informé et on mourait moins bête, en quelque sorte.

Et puis, en suivant un cycle devenu presque naturel, l’humain a perverti ce moyen de communication et de connaissance. Un fait anodin prend maintenant une ampleur démesurément inutile. Une information est maintenant détournée en un titre putaclic pour s’assurer des vues et des abonnés. Une situation bénigne est répétée chaque jour, accompagnée de nombres plus effrayants les uns que les autres. La technique de la surenchère fonctionne et rapporte beaucoup d’argent, indéfiniment le nerf de la guerre. Alors pourquoi s’en priver ?

Ceci étant dit, la capacité de l’humain à remettre en question les informations qu’il reçoit laisse souvent à désirer. Cette absence de recherche de la vérité vraie, par opposition à la vérité qu’on nous donne, et cette omniprésence de la fénéantise à vérifier soi-même les sources ont favorisé la perversion des médias. La société manque cruellement de cartésiens capables de douter sincèrement des « faits » qui leur sont rapportés.

Dès lors, la majorité des humains ayant accès à l’information se focalise sur un seul et unique son de cloche et n’attend même plus d’entendre une autre version des faits exposés. Elle se laisse par exemple avoir par des photos prises sous un angle favorable à celui qui veut raconter l’histoire qui l’arrange. Qui n’a d’ailleurs pas vu cette photo ? Cette photo qui a fait le tour du monde en deux parties : la première partie a été utilisée pour montrer une vérité manipulée (l’absence d’humanité des soldats en temps de guerre), la seconde pour montrer la vérité vraie de la situation et pour prouver qu’on peut faire dire ce qu’on veut à une photo manipulée.


La presse avait à son origine pour but d’informer. Force est de constater qu’à présent, les titres accrocheurs, la désinformation et la surmédiatisation sont monnaie courante. Le problème est qu’avec la désinformation et la surmédiatisation, des vents de panique sont créés. Étant donné que ce que raconte la presse est devenu parole d’évangile, on panique sans savoir, on a peur sans raison valable, on s’encroûte dans une absence de curiosité saine et de recherche.

Petit à petit et sans aucune raison particulière, nous avons donné aux médias ce statut presque saint de messie partageant des messages de vérités absolues. Qui n’a jamais entendu dans son entourage quelqu’un dire « ah beh si, ils l’ont dit à la télé, c’est que c’est vrai » ? On pourrait parfaitement utiliser la métaphore du berger : il mène ses moutons là où il le souhaite et les moutons suivent sans broncher.

N’allez pas croire que je m’exclus de la majorité. J’ai fait moi-même preuve de panurgisme pendant tout un temps. Heureusement, je m’en suis rendu compte et je me suis demandé pourquoi. Je me suis aperçue que la routine du quotidien m’a plongée dans une léthargie médiatique qui me poussait à simplement hausser les épaules en me disant que le monde partait en vrille sans que personne réagisse.

J’ai donc décidé de reprendre les rênes de ma connaissance et de ma curiosité en main. Bon, à notre époque, quelqu’un qui remet tout en doute est vu comme un conspirationniste. Tout le monde s’attelle à le descendre sous prétexte qu’il va en l’encontre des idées généralement acceptées. Mais ce n’est pas une raison pour se laisser embourber dans des raisonnements généralisés. Ce n’est pas parce que la majorité dit quelque chose qu’elle a forcément raison. Il faut savoir se battre intelligemment pour convaincre et rallier les autres à sa cause.














Nous assistons donc, grâce à la surmédiatisation et la désinformation, à un combat entre les montons suivant leur berger sans questionnement, méprisant tous ceux qui ne rentrent pas dans les rangs et les saumons qui remontent les rivières dans un torrent violent d’inepties, tentant de transformer les moutons, un par un, en saumons. 

J’étais un mouton, je suis en train de devenir un saumon. Et vous ? Savez-vous lequel vous êtes et lequel vous avez envie d’être ? À l’approche de l’été, j’aurais tendance à vous conseiller d’abandonner la laine pour un maillot de bain, mais j’imagine que certains sont frileux et qu’il faut leur laisser le temps de s’adapter à un nouveau climat. Avec un peu d’aide, de soutien et de persévérance, on pourra tous nager dans le grand bain. Il suffit de ne pas abandonner. On commence par une rivière et on finira dans le grand bleu.

vendredi 28 février 2020

Et si on parlait en 300 mots du harcèlement ?

« On n’est pas des animaux quand même ! », « Oh ! Je suis pas ton chien ! ».

On les a déjà entendues ces phrases devenues hyper communes dans la vie de tous les jours. Moi-même je les ai déjà prononcées, alors que j’ai le plus grand respect pour les animaux, moi, carnivore. Ce sont ces phrases illustrant si bien que l’humain a des droits et qu’il doit être respecté, tout en se mettant au-dessus de ces animaux qu’il utilise à son gré pour exprimer son inconfort dans certaines situations.

Et pourtant. Il y a quelques jours, je suis tombée sur une vidéo probablement devenue virale depuis. Celle d’un garçon nain en pleurs à cause d’une énième journée de harcèlements. Ces insultes quotidiennes poussent l’enfant à demander un couteau à sa mère pour qu’il mette fin à ces jours.

La vidéo est touchante, mais pas dans le bon sens. Et cela n’a rien à voir avec le fait que cet enfant soit atteint de nanisme. Ce qui est touchant, choquant, écœurant, c’est que le harcèlement est devenu une norme. Pour s’intégrer à un groupe social, enfant, adolescent ou adulte, il faut presque faire preuve d’autant de cruauté que ces humains s’estimant meilleurs que des animaux.

Certains enfants/adolescents mal dans leur peau rejettent leurs complexes sur d’autres plus vulnérables. Tout est prétexte à critiquer, à se moquer. Chaque jour, les situations se répètent et se ressemblent, créant petit à petit un mal-être profond chez la personne harcelée.

Où est passée l’acceptation de l’autre ? À quel moment avons-nous oublié d’éduquer nos enfants ? Pourquoi les autorités compétentes ne prennent-elles pas de mesures drastiques ? Et la justice dans tout ça ?

Alors, effectivement, nous ne sommes pas des animaux, car, eux, valent bien mieux que la plupart d’entre nous.

vendredi 14 février 2020

Et si on parlait en 300 mots de politique ?


Je vais vous dire un paradoxal non. Parler de politique ? Pour quoi faire ? Ça sert encore à grand-chose ? Non. Comme tout le monde, je dis « non », mais je finis quand même par en parler.

Cela fait maintenant environ 1 000 ans que l’on ressent un ras-le-bol général, et pas uniquement en Belgique. Les votes de traditions et les votes de révolution-parce-qu’on-n’a-pas-vraiment-d’autre-option se font la guerre depuis bien longtemps.

Différents sujets déchirent : économie, social, écologie, immigration, taxes, pensions, ramassage des poubelles quand la ville de Mons ne fait pas grève, etc. Personne n’arrive à se mettre d’accord.

En Belgique, le peuple vote, quand il ne fait pas barbec’ en se vantant de ne pas voter. À ce propos, ne vous plaignez pas des décisions de brin alors que vous jugez plutôt nécessaire de vous toucher au lieu d’aller placer votre bulletin dans l’urne. Et ceux qui votent blanc, faites-le intelligemment : donnez vos raisons au lieu de dessiner des zizis. Quand le peuple vote, les partis ne s’accordent pas sur les coalitions. Résultat : encore une fois, le pays n’a pas de gouvernement. Des champions, quoi.

Ma proposition

On dégage tout le monde, sauf quelques personnes expérimentées dont on est sûr qu’elles n’ont pas trempé leur spéculoos dans un café douteux. On fait rentrer du sang neuf, des jeunes non-corrompus, ambitieux et sincèrement soucieux de l’avenir.

On rassemble tout : plus de partis, mais un gouvernement fédéral formé par un francophone, un néerlandophone, un germanophone. Des groupes de réflexion et d’action sont formés et rapportent au fédéral.

On établit des objectifs communs. Le peuple vote pour la priorité des objectifs, tout en restant dans le cadre imposé par les différentes instances (UE, par exemple).

C’est à travailler, mais pour moi, c’est un début de solution.


lundi 10 février 2020

The funeral

Le 31/01/2020, on a enterré ma grand-mère. Bien qu’il soit encore difficile pour moi d’en parler, et si je me renferme sur moi-même, j’ai besoin de l’écrire et d’en rire un peu. L’humour est pour moi un remède bien efficace en termes d’enterrement de sentiments. Voilà le premier jeu de mots. On est bien parti.

C’est la première fois que j’enterrais un proche. Enfin, il faudra quand même qu’on m’explique pourquoi on dit « j’enterre X ou Y ». C’est bizarre quand même. Et puis, perso, je suis pas pro en la matière. Je laisse ça aux gens qui en ont fait leur métier… ou leur passion. Bah ! Il faut de tout pour faire un monde.

Bref, c’était la première fois que j’assistais à l’enterrement d’un membre de ma famille. Mamy Gisoule. Quand on s’est rendu au funérarium le samedi d’avant, c’était dur. Elle était là, si paisible. On aurait dit qu’elle dormait. On a dû choisir le faire-part et tout le tralala. Sur le faire-part, on pouvait indiquer une phrase du défunt, comme ils l’appellent si sobrement au funérarium. Ma maman a cité Mamy Gisoule très justement : « Qu’est-ce j’en ai a fout’, ch’rai pu là ». Même partie elle nous a encore fait rire.




Le jour de l’enterrement, il y avait beaucoup de monde dans l’église. C’est fou de voir à quel point elle a touché toutes les générations. C’était réconfortant de voir l’impact qu’elle a eu sur ces nombreuses vies.

Toute la famille était là. Malgré le côté très protocolaire (les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, les enfants au premier rang, les petits-enfants au deuxième, etc.), on sentait quelque chose de fédérateur. C’était Mamy Gisoule, encore et toujours.

Il a fallu attendre un moment avant le début de la cérémonie. C’était dur de retenir ses larmes. Comme dans ces foutus films américains, ils te passent des chansons à faire chialer un golem. Donc, c’était compliqué. Puis, t’entends tout le monde qui renifle, qui sanglote, qui s’effondre. C’est clair que niveau ambiance, on a connu mieux. Pour me remonter un peu le moral, j’imaginais Mamy Gisoule qui me disait « oh, te va po braire, m’tchiote ».

La cérémonie a commencé. Très vite, les quatre petits-enfants qui souhaitaient dire quelques mots ont été appelés sur l’estrade. J’en faisais partie. Pas fastoche, fastoche tout ça. Le tout, c’était de rester concentrée et de rationnaliser. Le truc d’imaginer tout le monde tout nu devant toi, c’était pas possible ici. Merde, on était quand même dans une église, quoi.

Après avoir lu de très jolis mots et partagé de magnifiques souvenirs, tout le monde a repris sa place. Le prêtre a enchaîné avec quelques passages de la Bible et quelques chants. Dans ce cas, toi, en tant que non-croyante, tu cherches des compagnons d’infortune qui ne font pas le signe de croix, qui ne chantent pas et qui réfléchissent à tout ce qu’ils ont encore à faire après la cérémonie. C’est pour ça que les non-croyants ont l’air si concerné dans ces moments. Grâce à Mamy Gisoule, mon frigo a été vide pendant 4 jours. Du coup, j’ai un peu fait ma liste de courses pendant les chants. Pardon.

Le prêtre a eu des mots très justes, mais je ne m’en rappelle pas vraiment. Pas du tout même, pour être honnête. Je dois avouer que j’ai comme un black-out d’environ une heure. Je sais que j’entendais ses mots et que je me suis retrouvée perdue dans mes pensées à philosopher sur ma vie, sur mes choix, mes relations.

Je me rappelle l’avoir entendu évoquer la vie sur Terre et le pardon. Je me rappelle une sensation à l’entente de ses mots. Une sensation légère. L’envie de pardonner et de passer à autre chose. C’était rassurant et réconfortant. À ce moment, j’ai compris ce que les humains croyant en un dieu ressentent. C’est peut-être bête, mais j’ai compris que c’est ce réconfort qu’ils cherchent dans le pardon et l’acceptation.

Après la cérémonie, je suis allée parler à un membre de la famille que je ne voulais obstinément pas pardonner pour des choses survenues il y a un peu moins de 10 ans déjà. J’ai eu envie d’oublier tout ça, d’accepter que des erreurs de jeunesse ne définissent pas une personne à tout jamais. En pardonnant, je me suis libérée d’un poids et d’une rancœur qui n’avaient plus lieu d’exister depuis bien longtemps. Encore une fois, Mamy Gisoule a eu cet effet fédérateur. Merci.

En arrivant au cimetière, j’ai dit à un de mes cousins qu’on avait de la chance, parce qu’il y avait déjà du monde qui attendait Mamy Gisoule. Je crois qu’il n’a pas compris la blague.

Le croque-mort nous… Non, j’aime plus ce mot. L’idée qu’il pourrait mordiller l’orteil de Mamy Gisoule pour vérifier qu’elle est bien partie m’ennuie. Et il prendrait une sérieuse engueulade s’il s’agissait d’une erreur et que Mamy Gisoule était toujours là. Disons plutôt « l’employé des pompes funèbres ».

L’employé des pompes funèbres nous a invités à nous réunir autour du cercueil et à écouter les quelques mots qu’il a imaginé prononcés par Mamy Gisoule. Ses mots étaient d’une vibrante justesse. Nous avons déposé chacun à notre tour un pétale de rose blanche sur le cercueil avant de nous diriger vers la pierre tombale magnifiquement ornée de bouquets et de couronnes de fleurs en tous genres.

Je me suis éclipsée pour pouvoir enfin me moucher. À renifler sans cesse, j’avais l’air encore plus triste que je ne l’étais déjà. Le même cousin s’est approché de moi. Je ne sais plus vraiment ce qu’il m’a dit, mais je lui ai répondu que je ne voulais pas me moucher en plein milieu des cérémonies de peur de réveiller les morts. Il a souri. Moi aussi.

On s’est ensuite dirigé vers « La Casa », endroit mythique qui a vu de belles soirées se dérouler en présence de Mamy Gisoule. On s’est échangé des banalités, on a ri, on a pleuré, on a critiqué, on a mangé, on a parlé, on s’est dit « au revoir » en sachant pertinemment qu’il s’agissait probablement de la dernière réunion de famille où tout le monde était présent, puis on s’en est allé. Tout le monde est retourné vivre sa vie à présent différente à tout jamais.

Charles Aznavour chantait « La Mama ». Kendji Girac chante ses yeux. Ces chansons font parties de celles qui ont raisonné dans l’enceinte sacrée ayant célébré ton départ vers la suite de ton voyage. La plus parlante de ces chansons restera « Prière à Zumba » de Lucienne Delyle. Cette chanson, tu la chantais à chaque réunion de famille. On l’a entendue des centaines de fois, mais comme le disait Lulu à l’église, on n’en connaissait que le refrain. Ce refrain qu’on chantait tous avec toi et qu’on n’oubliera jamais. Cette chanson, tu la chantais même mieux que Lucienne Delyle. C’est sur cette chanson que tu nous as quittés définitivement au cimetière.

Voilà, c’est dit. Écrit, plutôt. Maintenant, on avance et on continue à vivre du mieux qu’on peut.



vendredi 31 janvier 2020

Et si on parlait en 300 mots de Delphine Boël ?

Non, on s'en tape. 

Et si on parlait en 300 mots du déni ?

Sans entrer dans un aspect scientifique, le déni est un mécanisme merveilleux qui nous permet de continuer à vitre sans regrets, sans craintes, sans rien de négatif. 

Au moment où j’écris ces lignes, je suis dans le déni d’un décès. Il paraît que c’est la première étape du deuil. Elle est pas mal en fait. On n’y pense pas trop, on se change les idées sans trop de culpabilité, on rit même. 

Et puis, un peu à l’instar d’Alzheimer, il y a quelques moments de lucidité. Dans ces instants, le déni devient un peu comme une drogue. On en veut plus, parce qu’il est tellement plus aisé de s’échapper et de rêver d’une vie meilleure où tout serait beau et joyeux en permanence. Mais non. Le cerveau humain ne fonctionne pas comme ça. C’est lui qui décide. 

Le déni est-il une sorte de remède ? Je pense que oui. Temporairement, en tout cas. Il est nécessaire pour éviter que ce cerveau si bien fait n’implose en réfléchissant à tout ce qui nous touche. Grâce au déni, on peut, jour après jour, se permettre quelques heures de répit tant nécessaires à notre santé mentale. Sans lui, je suis intimement convaincue que nous deviendrions tous fous. 

Je pense aussi que, comme toutes les drogues, certains en abusent. L’humain ne gère pas bien les émotions négatives. Il réagit pour en contrer les effets néfastes ou pour les étouffer. Dans le deuxième cas, le déni devient dangereux parce qu’il enferme l’individu dans une bulle l’empêchant de faire face à la dure réalité. Mais ce face-à-face est nécessaire et même vital. C’est en affrontant ces difficultés que l’humain se construit et grandit. 

Personnellement, je ne veux pas encore quitter cette phase de déni. Mais quand la suivante arrivera, et elle arrivera vite, je serai prête. 

samedi 25 janvier 2020

Mamy Gisoule


Tôt ce matin, ma maman m’a appelée à 5h43. « Elle est partie, ça y est. » Au final, l’attente n’aura duré que quelques heures. Elle n’a pas souffert. Elle ne s’en est pas rendu compte. Tôt ce matin, Mamy Gisoule s’en est allée.

Après autant d’années, nos proches deviennent éternels à nos yeux. Ils sont « acquis » et ne nous laisseront jamais. Ils tombent malade, mais s’en remettent. Ils vieillissent, mais vieillissent plutôt bien. Quand la maladie s’installe, ils luttent et continuent à vivre entourés de leur famille. On n’imagine jamais qu’un jour, ils vont nous quitter.

Mamy Gisoule, elle a vécu. Ça oui. Elle a eu 11 enfants. Elle est née au début du 20siècle. Elle en a vu des choses. Elle en a vécu des choses. Elle racontait ses histoires tantôt avec une fierté incomparable, tantôt avec un sourire gêné au coin des lèvres. Elle était de ces personnes qui restent malgré toutes les épreuves de la vie des personnes entières et joyeuses. Ces gens qui savent ce qui vaut la peine d’être vécu. Ces fameux « bons vivants ».



Mamy Gisoule, ma mamy ch’ti, elle aimait boire sa bonne bière. Elle préférait l’apéro au repas. Elle aimait aussi plus les sucreries que la viande, ce qui faisait très souvent le bonheur du chien assis à côté d’elle à table.

Mamy Gisoule, elle jouait au rami. Elle trichait au rami. Elle te jurait qu’elle ne trichait pas au rami. Elle s’engueulait avec sa sœur Solange parce qu’elle l’accusait de tricher au rami. Elle me faisait un clin d’œil avec un sourire malicieux parce qu’elle savait qu’elle s’était fait prendre à tricher au rami.

Mamy Gisoule, elle chantait à toutes les réunions de famille. Et tout le monde l’écoutait parce que sa voix était puissante et envoûtante. Elle criait sur celui ou celle qui ne l’écoutait pas et reprenait là où elle avait abandonné la chanson. Elle aimait dire « quel con c’ti-là » et « cho vo aller ichi ?! ».

Mamy Gisoule, elle avait beaucoup de petits-enfants. Elle me donnait 10 francs pour aller chercher des bonbons chez l’Arabe au coin, mais « te gardes ça pour toi, hein, m’tchiote ». Elle nous appelait toujours « les gosses », et quand on jouait au ballon dans sa cour et qu’on faisait un peu de dégâts, on avait droit à un « oh les gosses ! Ça suffit ! ». Et on recommençait.

Mamy Gisoule, elle préparait le couscous avec ses mains, et c’était délicieux. Elle nous accueillait à chaque occasion. On se retrouvait tous et on ne voulait jamais partir. On faisait les cons dans le quartier, on se faisait engueuler par nos parents. Mamy Gisoule nous défendait en disant « oh cho vo hein, ché des gosses hein ! Y font rein d’mal, hein. Et vous alors ? Vous m’en avez fait vire auchi, hein, vous avez auchi fait les cons hein, alors ! ». Elle finissait par s’engueuler avec nos parents pendant que nous, on filait.

Mamy Gisoule, le dimanche, elle regardait Telefoot et après, l'émission de Pascal Sevran. Elle regardait aussi presque religieusement Plus belle la vie, tous les jours. Et si quelqu'un avait le malheur de dire que c'était n'importe quoi cette série, elle la défendait avec un « oh cho vo hein, ti, écrase ta banane ! ».

C’est dingue de voir qu’à l’aube du crépuscule de sa vie, ce que j’ai vécu avec elle défilait devant moi en flashes. Maintenant qu’elle est partie dans la nuit, tout est clair. Les images me reviennent, et j’entends sa voix. Le rami ne se jouera plus de la même façon. Les chansons d’Édith Piaf ne raisonneront plus de la même manière.

Mamy Gisoule, tu vas laisser un grand vide. Mais je préfère me remémorer tous ces bons moments et je trouve du réconfort dans l’idée quand durant toutes ces années, tu as aimé, tu as vécu. C’est le principal. On se revoit un jour. En attendant, perfectionne tes techniques de triche et continue à chanter là où tu es maintenant.

Au revoir Mamy Gisoule.

vendredi 24 janvier 2020

THIS... IS... SPARTAAAAAAAA!


J’aime beaucoup écrire et raconter mes histoires en ajoutant des effets dramatiques presque théâtraux. Je pense qu’après tout ce temps et mes longs articles, vous l’avez compris.

Cette année, j’ai décidé d’innover un peu.

Jusqu’à présent, j’ai surtout raconté ma vie, sans donner trop mes avis. J’ai donc pensé à un petit concept sympa et plus léger pour vos petits yeux fatigués du vendredi. On croise fort les doigts et on serre les fesses pour que je m’y tienne : un vendredi sur deux, je publie un article sur un thème qui me fait réfléchir et/ou réagir. Tenez-vous bien, ces articles ne feront que 300 mots précisément. C’est-à-dire environ trois fois ce que vous venez de lire. Fou non ? Moi et 300 mots, ça paraît impossible. Et pourtant.


Il s’agira donc d’articles dédiés à faire réfléchir et/ou réagir. Pas de polémiques, juste des sujets de débats ouverts. Au-delà du débat, cela reste de la détente. On lit donc ça à s’n’aise sans trop de précipitation ni de sérieux. Pas la peine de brandir vos fourches, on sera pas d’accord sur tout. On sera peut-être d’accord, et c’est très bien aussi.  Mais au moins, on en discutera.

La bise sur vos doux fronts.

jeudi 2 janvier 2020

Hop là, une année de plus


2019 => 2020, pour faire simple. 

Au lieu d’écrire un bien long article qui aurait un effet soporifique sur vos cerveaux déjà (toujours) bien embués à la suite des fêtes durant lesquelles vous vous êtes gavés, je vous propose plutôt une liste.

2019
  • Janvier : je sais plus
  • Février : pas de Saint-Valentin, ça pue l’brin
  • Mars : j’envisage de passer le permis moto
  • Avril : je prends des cours de moto-école + je présente et rate mon plateau (manœuvres moto)
  • Mai : j’achète ma moto + je réussis le plateau
  • Juin : moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto
  • Juillet : je donne mon préavis à mon premier employeur après 6 ans de collaboration + moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto
  • Août : moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto + vacances au Cap d’Agde
  • Septembre : je change de travail + inscription au Chapter de Mons + moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto
  • Octobre : moto, boulot, dodo, moto, boulot, dodo, moto, boulot, dodo
  • Novembre : accident de moto (fin de ma vie, dépression, mais rien de grave, ce n’est que matériel)
  • Décembre : administration moto + achat de la voiture + longues discussions avec les amis et la famille + le positivisme revient + 30 ans + nouveaux projets.

Voilà les événements marquants de 2019 pour moi. Des hauts et des bas, mais bien plus de hauts quand même. Pour suivre le fil rouge de mon article précédent, je positive encore plus. La fin de l’année a été plus compliquée que prévu, mais ce n’est rien. Il y a toujours pire (même si je ne devrais pas m’en consoler, certes) et il ne s’agit que d’épreuves et de rebondissements destinés à me tester et à m’endurcir.

Pour 2020, j’avance les trois premiers mois. Je ne peux/veux pas faire plus.

2020
  • Janvier : je récupère la belle => moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto + sport
  • Février : moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto + sport
  • Mars : sport + surprise…

Il ne me reste plus qu’à filer vers les objectifs et projets de 2020. Je vous souhaite tout le meilleur pour les 12 prochains mois. Soyez décidés, décisifs et concentrés sur ce qui vous rend heureux. Une fin d’année est souvent vue comme un chapitre qui se termine. Je vois ça plutôt comme une occasion de dresser un bilan objectif et de me recentrer sur les objectifs que je n’ai pas atteints ou que je ne m’étais pas encore fixés.

Je vous invite d'ailleurs aussi à dresser une liste objective et factuelle. On relativise bien avec ça. Fixez-vous des objectifs, pensez à des projets, aussi simples soient-ils, et faites-en une liste. On se raconte tout ça autour d’un verre ?