jeudi 8 novembre 2012

Le choc des générations


Aujourd’hui, pendant un débat sur l’attitude de la nouvelle génération, une amie m’a dit que je ressentais ce que l’on appelle communément un coup de vieux. Non, elle m’a plutôt dit que je prenais de plus en plus de coup de vieux en voyant chaque jour des choses que je ne comprenais pas. Je n’ai que 22 ans et pourtant, elle a raison. 

Depuis quelques temps maintenant, je remarque les différences qu’il y a entre « ma génération » et la « nouvelle génération ». Cinq ans seulement nous séparent. Cinq ans. Pourtant, ce ne sont pas réellement des différences que je remarque, mais bien la présence d’un gouffre qui ne fait que s’élargir. 

De manière générale, nos grands-parents et nos parents critiquaient sans cesse notre comportement, notre manière de penser, nos sales manies, notre manque de communication, etc. Même si « notre manque de communication » est un euphémisme comparé à ce qui s’opère doucement mais sûrement dans le comportement de la « nouvelle génération », nous communiquions de moins en moins. Si, si. Nous avions découvert Internet, les walkmans, les jeux vidéo ainsi que les premiers GSM (dont l’invincible Nokia 3310) qui allaient devenir de plus en plus sophistiqués afin de nous permettre une plus grande connectivité. 

De plus en plus, les appareils futuristes faisaient leur apparition sur le marché. Les ordinateurs portables, les mp3 dont le terme générique généralement accepté est iPod (admettons-le, Steve did the job), les GSM-GPS-ordinateur-agenda-transformer ultra-perfectionnés ont envahi notre quotidien et BOUM !, me voilà à peine âgée de cinq printemps de plus, en train de jeter mes vieilles VHS et je me sens déjà dépassée. Bon, je n’irai pas jusqu’à dire que je n’y comprends rien et que la technologie, c’est caca, loin de là. Mais je remarque que ce qui nous a permis de nous rapprocher, tous peuples confondus, finit par nous éloigner.

En effet, cela fait déjà quelques années que nous cherchons à pouvoir communiquer sans limites, mais, à trop vouloir communiquer avec tout le monde, on finit par ne communiquer qu’avec une machine. CleverBot, essayez, vous verrez que j’ai raison. Soit. Plusieurs fois, en soirée (n.f. Réunion qui a lieu le soir, généralement après le dîner… ah, si Robert le dit…), j’ai remarqué des groupes de jeunes assis autour d’une table, incapables de lâcher leur précieux appareil. Il leur était littéralement impossible de ne pas vérifier leur compte Facebook, Twitter, Femme Actuelle, CarTunning, etc. Éteindre leur GSM pendant une séance de cinéma ? Mission impossible. Aller sur le trône sans iPhone ? Mission impossible 2. Attendre la fin d’une discussion pour regarder le message qu’ils viennent de recevoir ? Mission impossible 3. Ne pas expliquer dans la seconde sur les réseaux sociaux ce qui vient de leur arriver ? Mission impossible 4. Bon, après, je n’ai plus d’exemples concrets, et puis, il n’y a eu que quatre films. 

En fin de compte, à trop vouloir nous rapprocher, tout nous dire sans nous voir, tout savoir sans rien écouter, nous nous sommes perdus. L’hyper-connectivité que nous avons créée de nos propres mains - enfin, avec l’aide de quelques génies, ne les oublions pas tout de même - a fini par faire de nous des robots. Par là, j’entends que nous effectuons nos rituels avec minutie, comme une chorégraphie parfaitement orchestrée : nous nous levons, nous regardons notre GSM ; nous déjeunons, nous regardons Facebook ; nous nous lavons, nous regardons Twitter ; nous nous habillons, nous regardons une dernière fois notre GSM avant de prendre la route (parce que téléphoner au volant est interdit, paraît-il). Nous sommes sans cesse connectés au monde entier et sommes détachés de la vie réelle.

Toutefois, c’est un fait qui s’avère plus prononcé dans la « nouvelle génération ». Mais, après y avoir réfléchi, je me suis dit que l’on ne pouvait pas leur jeter la pierre. Ces jeunes sont nés avec l’apparition des nouvelles technologies, ils ont grandit en apprenant à les utiliser et ils vieilliront certainement en faisant les même remarques à leurs enfants que celles que nous leur faisons maintenant. 

Nous pouvons encore plus ou moins contrôler notre envie de « communiquer », car nous avons grandi dans des circonstances différentes. Nous avons appris à nous contenter de ce que nous avions, tout en nous adaptant aux multiples innovations. C’est pourquoi nous ne pouvons que constater ce phénomène grandissant d’hyper-connectivité. En tout cas, moi, je ne peux que le constater, sans rien pouvoir y changer. Tout ce qu’il me reste à faire, c’est observer l’ampleur de l’impact qu’ont les avancées technologiques sur notre comportement et m’adapter. 

L’adaptation. Est-ce là le seul moyen de nous sentir encore « in » ? Pourquoi pas. Rien n’interdit d’écouter Édith Piaf sur un iPod. Comme rien n’interdit d’écouter Sexion d’Assaut sur un 45 tour. Je retire ce que j’ai dit, ça devrait être interdit… tout court. 

Quoiqu’il en soit, l’adaptation est un mot-clé, et vous ne pouvez pas le nier, sinon, vous ne seriez pas en train de lire cet article. 

Chouk@

mardi 9 octobre 2012

L'arracheur de dents ne ment pas forcément

Aujourd'hui, je suis allée chez le dentiste pour la première fois depuis près de 2 ans. Oui, je sais, c'est long. Mais je suis partie en Erasmus, puis je suis rentrée en Master et du coup, une chose en entraînant une autre, j'ai complètement zappé le bien-être de mes dents. Quelle erreur. Sur le chemin du retour, tout en bavant comme un boxer, je me suis dit que j'allais dire quelque chose sur les dentistes, les patients et pourquoi personne ne veut jamais se rendre au cabinet du Dr. Quenotte tout seul. 

J'ai deux questions qui me trottent dans la tête depuis toujours... 

Premièrement, et je pense que cette question doit avoir traversé l'esprit de toute personne ayant souffert le martyre sur le fauteuil mobile, pourquoi ô pourquoi voudrait-on un jour devenir dentiste ? À part pour avoir l'occasion de voir les gens morts de trouille trembler comme des feuille, suer comme des cochons et pleurer comme des madeleines, je ne vois pas. 

Je crois que cette question restera à jamais sans réponse. En effet, à moins de faire partie de la profession et de comprendre mieux que quiconque de quoi il s'agit, je ne vois pas ce qui pourrait motiver une personne qui est certainement passée entre les mains du sadique qui lui hurlait "Ouvre la bouche mon petit, ça ne piquera qu'un peu... Ouvre la bouche nom de... !". Un sadique, oui. Je sais pas vous, mais ma peur du dentiste remonte à ma plus tendre enfance, quand le dentiste de ma mère se penchait au dessus de moi et criait parce qu'il n'avait aucune patience avec les enfants. Depuis, j'ai moins peur, mais je me soigne. 

Peut-être est-ce l'envie de voir de belles dents partout. Il faut avouer que voir des bouches qui présentent un "dental staining" (je vous invite chaleureusement à aller voir par vous même ce que c'est), ça dégoûte un peu. Dès lors, je peux comprendre l'envie qui pousse certains à vouloir sauver le monde dentaire. Mais de là à casser des dents, les trouer, les dévitaliser, les limer, les détartrer, les arracher, il y a un fossé. Non, je ne comprends pas. 

Deuxièmement, pourquoi le commun des mortels a-t-il si peur de ces médecins, qui, finalement, annoncent bien souvent de meilleures nouvelles que les autres ?

C'est vrai, ça, pourquoi a-t-on si peur d'une personne qui ne nous veut que du bien ? Pourquoi a-t-on si peur d'entendre "aaaaah, mais c'est une belle carie que je vois là" ou "ça va piquer un peu" ou encore "vous pouvez vous rincer la bouche" ? Pourquoi avoir si peur de se faire enlever une dent ? Finalement, même la pire chose que le dentiste puisse nous dire, à savoir "il va falloir l'enlever" ou "il va falloir mettre une prothèse", ne sera jamais aussi grave que "vous avez un cancer", "nous allons devoir amputer" ou même "il n'y a plus rien à faire". Cette peur irrationnelle de la piqûre, de la fraise et du fameux "ouvrez grand" reste inexplicable tant elle est illogique. En même temps, c'est pas une peur irrationnelle pour rien. 

C'est un peu comme la peur des araignées, la peur de la foule, la peur de l'enfermement, la peur de manger des choses vertes, la peur des blonds, la peur des nains... Je m'égare un peu. 

Bref, les peurs liées à une visite chez le dentiste sont inexplicables et un peu stupides, admettons-le. Qu'à cela ne tienne, il faut néanmoins s'y rendre tous les 6 mois, même pour une simple visite ! Vos dents le méritent. N'attendez pas d'avoir mal au point de vouloir vous jeter par la fenêtre pour rendre visite au Dr. Quenotte, vous éviterez ainsi des complications très ennuyeuses (je sais que ça fait slogan, mais c'est mon côté mamy soucieuse).

Une petite note : les dentistes ont toujours de belles dents... Mais qu'arrive-t-il lorsqu'ils doivent se les faire soigner ? HA !  



Chouk@



dimanche 10 juin 2012

Des séries en série

Juin. Chaque année, c'est la période la plus redoutée par tous les étudiants ou presque. "Juin" rime donc très bien avec "examens". Mais "juin" rime aussi très bien avec "qu'est-ce que je vais faire pour ne pas étudier aujourd'hui ni demain". Évidemment, en ces jours studieux et stressants, nous devenons tous d'excellents procrastinateurs et certains deviennent même consultants en procrastination. Mais que faire pour justifier notre non étude ?

Cette année, c'est pas gagné en tout cas. En effet, vous aurez remarqué que la météo est assez belge et que le temps ne nous donne pas forcément envie d'aller manger des moules à la Panne, même si apparemment, le beau temps s'est réfugié au pays du cuistax. 

Nous pourrions donc opter pour des sorties entre amis. Toutefois, les personnes chargées de créer les horaires d'examens ont l'air de connaître les affinités des étudiants et ont donc décidé de ne pas faire correspondre les dates libres des âmes errantes.

Vient ensuite la solution "nettoyage de printemps". Comme écrit précédemment dans un article de mon blog, au mois de juin, les étudiants se disent qu'il serait temps de revoir le sol et les murs de leur chambre. Rien de tel, donc, que d'attendre la fin de l'année et de s'occuper en ce mois (techniquement) chaud et fleuri où l'on n'a rien à faire (ou presque). 

Après l'activité éreintante qu'est le nettoyage de ses quartiers, un bon repos est mérité et même, conseillé. Voilà donc enfin où je voulais en venir. Le repos de l'étudiant implique dans 98 % des cas un "glandage audio-visuel". Pas question de faire la sieste, d'aller se reposer dans un parc ou de prendre un bain relaxant. Non, pour l'étudiant, se reposer c'est flâner sur internet, jouer à des jeux simplets, mais ô combien addictifs, etc. Mais se reposer, c'est surtout regarder des séries et films en tous genres que les étudiants se procurent grâce à de l'argent dûment gagné durant l'année et non par des moyens détournés.

Comme on me l'a demandé plusieurs fois et que je me sens pousser un élan de générosité, je vais vous proposer quelques séries à regarder pendant le blocus et les examens. Je ne vous propose pas de films (pour l'instant en tout cas), parce qu'ils ne durent qu'entre 1h20 et 4h00, alors que les séries peuvent durer des jours, et même des semaines entières (en visionnage continu, oeuf corse).

Je vais commencer par vous donner cinq des séries qui m'ont le plus plu ces derniers temps. La sélection suivante ne reprendra donc pas exclusivement les nouvelles séries. Ce sont donc mes coups de cœur et mes nouvelles découvertes (je précise que ce sont MES nouvelles découvertes, par conséquent, certains d'entre vous pourraient les connaître depuis un moment déjà). Vous pourrez voir ou revoir les trailers en cliquant sur le titre de la série.

1 - Pan Am (1 saison - Arrêtée)


Genre : Drame, comédie
Synopsis : La Pan American World Airways, plus connue sous le nom de Pan Am, est la compagnie la plus glamour que le monde ait connu. Ses pilotes et ses hôtesses de l'air font rêver tous les enfants, et même les adultes, qui les croisent. Destination : New York, Paris, Berlin et bien d'autres villes encore. À bord : Dean, Ted, Kate, Laura, Maggy et Colette, dont les passé respectifs débordant de mystères vont influencer les vols remplis de rebondissements. Passion, amour, fierté, aventure, espionnage... La Pan Am vous souhaite un bon voyage. 

Cast : Christina Ricci, Margot Robbie, Karine Vanasse, Kelly Garner, Michael Mosley, Mike Vogel. 

Commentaire : Voyant le succès de la série Mad Men qui vogue à travers les années 1960, ABC a décidé de faire décoller une nouvelle série basée sur la majestueuse compagnie aérienne qu'est la Pan Am, qui se déroule également dans les années 1960. La série a démarré sur les chapeaux de roues, mais le crash des audiences a été plus rapide que prévu. Pour cette raison, ABC a décidé de ne pas renouveler l'expérience pour une deuxième saison. 

Note : 4/5 

2 - The Big C (3 saisons - En cours)


Genre : Comédie
SynopsisCathy Jamison, une mère de famille tout ce qu'il y a de plus normale, professeure d'histoire dans un lycée, apprend qu'elle est atteinte d'un cancer en phase terminale. Il ne lui reste plus qu'un an à vivre et elle compte bien en profiter pour devenir celle qu'a toujours voulu être, ou celle qu'elle a été mais qu'elle a perdu sur en chemin...

Cast : Laura Linney, Oliver Platt, John Benjamin Hickey, Gabriel Basso, Gabourey Sidibe.

Commentaire Showtime nous propose une série dramatique, drôle, touchante avec des personnages magnifiquement humains. The Big C peut parfois être choquante dans sa façon d'aborder le thème du cancer, mais cela permet au spectateur de se rendre compte de la réalité associée au cancer. 

Note : 5/5

3 - Touch (2 saisons - En cours)


Genre : Science-fiction, drame
SynopsisMartin Bohm, père célibataire veuf, est hanté par son incapacité à communiquer avec son fils de 11 ans, très perturbé depuis la mort de sa mère. Mais tout change le jour où il découvre que celui-ci est un petit génie, qui voit ce que personne d'autre ne remarque et qui est capable de connecter entre eux deux événements qui semblent ne rien avoir en commun à la base...

Cast : Kiefer Sutherland, David Mazouz, Gugu Mbatha-Raw

Commentaire : Les créateurs de Heroes nous offrent une nouvelle fois une série du genre science-fiction, mais adoptent cette fois-ci pour une approche  plus familiale qui fonctionne très bien, dès le premier épisode. Après 24, qui avait connu un succès incroyable, Kiefer Sutherland revient sur le petit écran avec le rôle principal dans Touch. Ce n'est pas un registre dans lequel on voit souvent l'acteur (il est plutôt associé au genre thriller), mais Sutherland s'en sort plus que bien. Une fois l'étiquette de ces précédents succès ôtée, Sutherland nous propose un jeu d'acteur remarquable. La FOX a renouvelé la série pour une deuxième saison.

Note : 4/5

4 - United States of Tara (3 saisons - Arrêtée)


Genre : comédie

SynopsisTara Gregson est une épouse et une mère de deux adolescents. D'apparence normale, elle souffre en réalité d'un trouble dissociatif de l'identité. Sa famille devra alors gérer au quotidien les manifestations de ses différentes personnalités.

Cast : Toni Colette, John Corbett, Keir Gilchrist, Brie Larson, Rosemarie DeWitt. 

Commentaire : Showtime nous offre à nouveau un chef-d'oeuvre du genre. La chaîne de production aborde à nouveau un sujet qui peut déplaire : la maladie. Cette fois-ci, c'est une maladie psychologique dont il s'agit et c'est ce qui dérange. En effet, le débat autour des maladies psychologiques n'a pas fini de faire rage au sein de la communauté scientifique. Mais United States of Tara propose une approche hilarante de la maladie et nous montre que le cercle familial est toujours aussi important pour le personnage principal. 

Note : 5/5

5 - Misfits (4 saisons - En cours)



Genre : science-fiction, comédie

SynopsisCinq jeunes marginaux qui n'ont rien en commun se retrouvent en même temps à devoir remplir des travaux d'intérêt général. Un jour, ils essuient un puissant et étrange orage et se retrouvent tous affublés de supers pouvoirs...

Cast : Nathan Stewart-Jarrett, Iwan Rheon, Lauren Socha, Antonia Thomas, Matthew McNulty, Joseph Gilgun, Robert Sheehan

Commentaire : Une série anglaise, comme on les aime. Déjantée, hilarante, intrigante, Misfits va vous plonger dans un univers décalé où les protagonistes peuvent avoir des pouvoirs utiles et précieux, mais aussi totalement inutiles et improbables. La série a connu une petite baisse de régime lorsque son acteur principal, Robert Sheehan, a décidé de laisser ses camarades au centre de détention pour embrasser une nouvelle carrière au cinéma. La relève a malgré tout été assurée, pour le plus grand plaisir des fans. Petite indication, pour ceux qui préfèrent la VO, cramponnez-vous bien, les acteurs revendiquent bien leurs origines grâce à leurs merveilleux accents. 

Note : 4/5

Voilà les cinq premières séries ! Si vous en voulez plus, faites-le savoir et je vous proposerai de nouvelles raisons de ne rien faire de vos journées.

Chouk@

vendredi 24 février 2012

J'aime les enfants

Je me suis toujours dit qu'un jour, j'aurais des enfants. Un peu comme tout le monde, en fait. En plus, depuis que je suis toute petite, on m'a toujours dit et répété que pour être heureux, il faut un bon boulot et une vie de famille épanouissante. 

Toutefois, quand on grandit, on s'imagine bien qu'avant d'avoir des gosses, il faut profiter des joies de la vie estudiantine, de sa jeunesse et des promos du Roi du Matelas. 

J'ai donc tout à fait raison de me dire que j'ai le temps et qu'il faut que je m'amuse avant de m'installer dans une routine métro-boulot-changements de couches puantes et crados-essuyage de bave et de vomito-réchauff' p'tits pots-dodo. 

Beaucoup de gens diront que mettre un enfant au monde ne se résume pas à ça, que les enfants "ça change une vie", "c'est un bonheur incomparable", "c'est une joie intense et unique", "c'est le plus beau jour de la vie des parents". 

C'est peut-être vrai. Mais ça dépend de beaucoup de choses aussi. Les enfants, à la base, tout le monde est censé les aimer. Non, pardon, les bébés, tout le monde est censé les aimer (et pas dans le sens pervers, je précise). Comme m'a dit quelqu'un il y a quelques jours, "les êtres vivants sont prédisposés à aimer les bébés parce qu'ils ont de grands yeux. Cela s'applique aussi aux tigres. Avant de bouffer l'enfant, il va aimer le bébé". 

Évidemment que j'aime bien les bébés. C'est chou un bébé. Quand ça pleure pas. Je préviens tout de suite les âmes sensibles et les agents infiltrés de Child Focus, chez moi un bébé, c'est un "ça". Ce n'est pas du tout "un être vivant si chou qu'on en tombe raide dingue et auquel on ne pourrait jamais faire de mal". À partir du moment où quelqu'un me vomit ou me crache dessus, fait du bruit pour rien, pleure de faim ou de soif, exige qu'on ne fasse pas de bruit et me réveille la nuit, "il" devient "ça".

Bref, en fait, je n'aime pas trop les enfants. Ni les bébés d'ailleurs. Sauf ma nièce/filleule. Parce qu'elle est à moi. Donc, les gosses des autres, très peu pour moi. Et non, je ne suis pas née en oubliant mon instinct maternel dans l'utérus de ma mère. C'est juste que trop d'enfants, tue les enfants. Enfin, techniquement, c'est pas les enfants qui se tuent. C'est plutôt les gens qui les aiment beaucoup. Soit. 

Pourquoi je n'aime pas les enfants des autres ? C'est bien simple. Un gosse, c'est chiant. Ça fait des caprices, ça interrompt tout le temps, ça réveille la nuit, ça veut tout le temps aller dans des endroits autres que la Paile, ça doit rester au calme durant la sieste, ça t'empêche de dire des gros mots, ça hurle à la mort dès qu'il doit manger des choux de Bruxelles (même si je le fais aussi, c'est différent), c'est dégueu et ça pue.

Un gosse, dès que ça pointe le bout de son nez plein de niflettes (avec lesquelles ça fait des bulles au rythme de sa respiration), ça emmerde le monde :

- Au supermarché, ça veut aller dans la charrette. Même si du coup, vous perdez de la place pour vos courses, vous êtes obligés de plier à ses exigences ou vous risquez de vous attirer les foudres des autres clients. 

- À la caisse du supermarché, ça vous bouscule et ça pleure. La seule chose que me passe en tête à ce moment-là, c'est ça : "TU VEUX QUE JE TE METTE UN ALLER-RETOUR EN PLEINE TRONCHE POUR QUE T'AIES UNE VRAIE RAISON DE PLEURER ?!". Mais la bienséance veut que je sourie au papa bien charmant au lieu de vociférer des insultes et autres "gros mots" à son rejeton. 

- Au cinéma, ça fait du bruit, ça rigole pour n'importe quoi (même si j'admets que l'Âge de Glace est hilarant, c'est pas une raison pour rire au moment du plan fixe sur les glaciers) et ça donne des coups dans le fauteuil. Dès que vous vous retournez pour faire la remarque aux parents, ceux-ci vous hurlent que c'est un film pour enfants, qu'ils ont le droit de s'amuser et que de toute façon, vous avez plus de 8 ans et donc, que vous n'avez donc rien à faire là.

- Dans une file d'attente, ça n'attend pas. Il faut que ça aille vite, parce que c'est pressé. C'est vrai que les attractions d'un parc ont tendance à bouger de place, 'faut se dépêcher et pousser tout le monde. 

- Dans le train, dans un compartiment confiné et bien raisonnant, ça chante, ça s'époumone, ça crie, ça frappe, ça agace les parents qui deviennent eux-mêmes très irritants et irritables. Ça rigole quand le papa chante à tue-tête (et très faux, soit dit en passant) sur de la musique énervante téléchargée sur le GSM. Ça pleure quand la mère a décidé de hurler à son tour sur la chose et le papa parce que le papa énerve la gamine. 

Bref, quand j'aurai des gosses, ceux-là, je les aimerai... Je crois. 

J'en profite pour remercier Jimmy Kimmel. Man, you made my day!


Chouk@

mercredi 15 février 2012

Ma plume est en deuil ce soir

Ma plume est en deuil ce soir. Il y a deux ans, nous étions le 15 février 2010. Il y a deux ans, la Belgique a connu l’un de ses plus graves accidents ferroviaires. Il y a deux ans, j’apprenais une terrible nouvelle. Il y a deux ans, jour pour jour, j’ai perdu un ami dans cet accident. Ma plume est en deuil ce soir.

Il y a deux ans, j’étais en colère. En colère contre un mal caché sous le nom de SNCB. J’en voulais à « cette bande d’incapables qui jouent avec nos vies chaque jour sans se soucier de ce qui pourrait nous arriver sur le rail ». Je ressentais une haine particulière envers Infrabel, qui « préfère investir dans la reconstruction et la rénovation de certaines gares alors que la sécurité du rail est un point faible notoire ». Il y a deux ans, je ne pouvais pas croire que mon ami avait perdu la vie à cause d’eux.

Il y a un an, j’étais toujours en colère contre cette société privée qui « se soucie plus du fric qu’elle se fout dans les poches que des vies avec lesquelles elle joue ». J’éprouvais toujours cette haine incontrôlable pour Infrabel, qui paradait avec « ses jolies gares coûteuses ». Il y a un an, je commençais à me faire à l’idée que mon ami était parti. Il y a un an, je commençais à faire mon deuil.

La nuit passée, je n’ai presque pas dormi. Je redoutais cette date du 15 février comme la mort. Je n’avais qu’une idée en tête : dormir pour échapper à la réalité. Échapper au chagrin et à la tristesse que je ressens toujours. La nuit passée, le temps de quelques heures, j’ai pu éviter d’accepter la mort de mon ami.

Ce matin, je me suis réveillée le cœur gros. Je me suis levée, comme d’habitude, mais la réalité m’a rappelé qu’il y a deux ans, une chose a changé. Je suis partie de chez moi, comme il était parti de chez lui. Comme d’habitude, j’ai pris le train et je me suis assise dans le dernier wagon. J’ai développé ce que certain appellent le « syndrome Buizingen ». Lui, il avait pris le train pour commencer son stage. Lui, il s’était assis dans le premier wagon.

Chaque jour, je pense à lui. Lui qui n’était, comme nous, qu’un étudiant. On dit que le temps panse les blessures. C’est vrai. Mais il n’efface pas la trace de cette déchirure. Il nous permet de guérir, mais pas d’oublier. Oublier serait trop simple. Oublier serait un signe de lâcheté. Oublier serait une tricherie.

Je suis en deuil ce soir. Mais je n’éprouve plus de colère ni de haine. Comment en vouloir au hasard, lui qui fait si bien les choses, paraît-il. Comment en vouloir à un détracteur invisible, voire inexistant.

Je suis en deuil ce soir, mais je suis aussi contente de pouvoir me rappeler que nous ne sommes pas éternels. Je suis soulagée de constater que mon chagrin n’a pas disparu. Si je n’éprouve plus de peine, à quoi bon essayer de me souvenir de lui.

Ma plume est en deuil ce soir. Si j’écrivais sur un bout de papier, l’encre s’effacerait au fur et à mesure que mes larmes de tristesse et de joie couleraient.

Ma plume est en deuil ce soir. 

Chouk@

mardi 17 janvier 2012

'Faut être patient pour être dans le top 10+1

La fin de l’année 2011 a été médicale pour moi. En fait, j’ai eu un kyste et j’ai dû me le faire enlever le 29 décembre. Bon, c’était pas la fin du monde, mais c’était quand même pas rassurant de savoir que j’allais me faire « bistourifier » le lendemain de mon anniversaire. Bref, je suis allée à deux reprises à l’hôpital : la première pour me faire enlever ce bidule et la deuxième pour faire enlever les fils.  Lors de ces deux charmantes visites, j’ai pu remarquer que les gens sont vraiment bizarres lorsque l’environnement et les stimuli peu agréables jouent contre eux.

Je m’explique. Quand vous êtes dans une situation assez gênante ou effrayante (comme une visite à l’hôpital), vous avez tendance à adopter un comportement totalement transparent, dans le sens où  vous aurez beau faire et/ou dire ce que vous voudrez, tout le monde va remarquer que quelque chose cloche.
Vous l’aurez certainement remarqué si vous vous êtes déjà rendus dans un hôpital, il est facile de classer dans certaines catégories les autres patients qui attendent devant le même cabinet que vous. En l’occurrence, on attendait la dermatologue. Tiens, à ce sujet, et avant de nous moquer gentiment, pourquoi c’est toujours LA dermato qu’on va voir ? LE chirurgien ? LE cancérologue ? LE médecin de famille ? LE gynécologue ? LE cardiologue ? (Le pire c’est que je sais que vous allez vérifier que ce sont bien ces déterminants qui s’utilisent avec ces noms-là).

Bon, moquons-nous gentiment maintenant. Lors de mes deux visites, j’ai pu remarquer que les autres patients n’étaient pas à leur aise, et je me suis dit que j’allais faire un petit classement. Je tiens tout de même à préciser que les plus drôles ne sont pas forcément en tête de liste et que toute ressemblance avec des personnes que vous connaissez est totalement et purement fortuite.

1° Le nerveux. Il est là, il regarde partout, il ne tient pas en place, il tremble. On dirait qu’il va faire un arrêt cardiaque sur place et qu’il devra oublier la dermato pour aller chez le cardiologue.

2° Le bavard. Je crois que c’est un des plus agaçants qu’on puisse rencontrer. Vous êtes là à attendre votre tour pour passer à l’échafaud, et lui, il vous demande comment ça va, ce que vous avez, si ça fait mal, alors que vous n’avez qu’une envie : souffrir en silence (et l’étrangler, aussi, accessoirement).

3° Le couple qui ne parle pas. Eux, ils sont vraiment flippants. Ils ne disent rien du tout, ils vous fixent s’ils croisent votre regard, ils sourient vicieusement. Bref, ils sont louches.

4° Le jeune accompagné de son père/sa mère. Lui, il ne va pas broncher. Il va de temps en temps glisser un mot à l’oreille de son géniteur en pointant « discrètement » du doigt la personne qui fait l’objet de ses moqueries. Là, le parent va rire et dire « on ne montre pas du doigt ». Quand c’est vous l’objet de ces moqueries, c’est moins drôle.

5° Les deux frères/sœurs. Eux, ils sont assez sympas. Pas dans le sens où d’un coup, l’un des deux va lâcher un fabuleux « Belote ? », mais dans le sens où ils rient à deux, ils parlent à deux, ils vannent discrètement les autres à deux, etc. En somme, ils n’emmerdent personne.

6° Le louche (non, pas Claude, ni Gilles, juste, le louche). Lui, on dirait que c’est le fils du couple qui ne parle pas. « Lui », parce que le louche, c’est toujours un mec avec une tête de pervers. En gros, c’est pas le mec que tu veux croiser dans la rue, le soir. Ou même à midi, en plein jour, au soleil. Ou même à l’hôpital devant le cabinet de la dermato, d’ailleurs.

7° Les vieux. Eux, ce sont papy et mamy qui ont l’air de s’inquiéter pour tout le monde. Et on leur donnerait le bon dieu sans confession. Enfin, jusqu’au moment où le papy reluque le popotin rebondi d’une jeune infirmière. Mais ça reste drôle, surtout quand on voit sa femme le rappeler à l’ordre.

8° La personne qui a l’air d’avoir déjà tous les maux du monde. Elle fait mal au cœur parce qu’on voit qu’elle est accablée. Mais cela ne dure pas très longtemps étant donné que cette personne est en général une cousine éloignée du bavard. Ce qui fait qu’on connaît toute sa vie et toutes ses infections. Ce qui fait aussi qu’on a autant envie de la faire taire que l’autre andouille.

9° Le patient qui ressort et qui a l’air torturé. Lui, il vous fout les jetons parce que même si vous savez que ce que vous avez n’est, dans le fond, pas si grave, lui, il a l’air d’avoir été battu, affamé et séquestré. En plus, c’est toujours le premier qui sort du cabinet depuis que vous êtes arrivé. Ce qui vous fait douter au sujet de la dermato ou de son infirmière.

10° Le gars qui n’ose pas s’asseoir. Lui, vous pouvez lui proposer 1000 fois de lui laisser votre place, il ne voudra pas poser ses fesses sur ces sièges inconfortables qui couinent. Ce qui laisse imaginer que ce qui l’a amené à prendre rendez-vous chez la dermato, ça se passe au niveau du fessier. Oui, parce qu’en général, ce qui vous amène chez la dermato est dans un endroit bien caché et désagréable.

11° Le gars qui lit son journal, tranquille. Lui, il n’a aucun souci à se faire, vu qu’il attend sa femme. Sa moitié qui s’avère être la patiente qui ressort et qui a l’air torturé. Lui, il est chiant, parce qu’il n’a rien du tout, il veut juste faire plaisir à sa femme.

Moi, je ne suis dans aucune de ces catégories. Et même si je l’étais, je ne vous le dirais pas. ‘Faut pas déconner non plus. Finalement, c’est drôle d’aller à l’hôpital. Sauf quand on se retrouve dans le top 10+1.

Chouk@