vendredi 13 juillet 2018

#redtogether




Mardi 10/07/2018, 20h00.

La tension est à sa comble. La marée rouge est en place devant les écrans géants aux quatre coins du royaume, prête à en découdre avec le voisin et ennemi juré. Ce coq en pâte va se faire bouffer à toutes les sauces, mais surtout à la mayo, parce que la mayo, ‘y a qu’ça d’vrai.

La Brabançonne retentit. Les gorges se dénouent, les cordes vocales chauffent. Le chant motive les troupes et résonne tel un cor de guerre faisant trembler les derniers remparts dressés devant les guerriers prêts au combat. Manau ne l’aurait pas mieux dit.

Le premier coup de sifflet se fait entendre. L’armée se met en marche.

Petit à petit, les corps se tendent, les muscles se raidissent, les sourcils se froncent, les mains se crispent devant des lèvres pincées à la manière de fidèles priant pour un miracle. Les frayeurs sont passagères, mais intenses. Elles laissent déjà des gouttes perler sur les fronts brulant d’impatience.

20h45. Le mercure redescend doucement. Les corps et les esprits ont besoin de se reposer pendant ces quelques minutes de répit. On regagne des forces et on repart au combat.

21h08. Le couperet tombe et étête l’armée rouge, tel une guillotine sifflant durant sa lourde chute. La désillusion est totale. Les visages se crispent de douleur et d’incompréhension. L’ennemi qui s’était immiscé dans nos rangs reçoit des litres de houblon lancés avec ardeur et entend la frustration criée avec toute l’énergie et la véhémence d’un peuple uni dans la douleur.

La tension monte encore d’un cran. Les nerfs sont prêts à lâcher. La colère monte telle la lave d’un volcan prêt à cracher ses boyaux incandescents. Le dégoût et la déception s’installent en lieu et place de la rage de vaincre et de la joie. Les yeux s’embuent au fur et à mesure que les minutes défilent. Les mains sont à présent placées sur les visages emplis de désillusion et d’amertume.

21h51. C’est fini. L’armada noire-jaune-rouge, un genou à terre, a rendu les armes. Le verdict est tombé : nous avons perdu. Les traits sont tirés, enragés, parfois soulagés. Certains relativisent et sont heureux. D’autres ne comprennent pas et ne peuvent retenir leurs sanglots.

Moi, je suis fière. Nous avons, le temps de quelques poignées de minutes, vécu à l’unisson les moments les plus intenses jamais connus. Je suis fière de notre parcours. Je suis fière de nos Diables. Je suis fière de notre Belgique. Je nous aime putain !