vendredi 31 janvier 2020

Et si on parlait en 300 mots de Delphine Boël ?

Non, on s'en tape. 

Et si on parlait en 300 mots du déni ?

Sans entrer dans un aspect scientifique, le déni est un mécanisme merveilleux qui nous permet de continuer à vitre sans regrets, sans craintes, sans rien de négatif. 

Au moment où j’écris ces lignes, je suis dans le déni d’un décès. Il paraît que c’est la première étape du deuil. Elle est pas mal en fait. On n’y pense pas trop, on se change les idées sans trop de culpabilité, on rit même. 

Et puis, un peu à l’instar d’Alzheimer, il y a quelques moments de lucidité. Dans ces instants, le déni devient un peu comme une drogue. On en veut plus, parce qu’il est tellement plus aisé de s’échapper et de rêver d’une vie meilleure où tout serait beau et joyeux en permanence. Mais non. Le cerveau humain ne fonctionne pas comme ça. C’est lui qui décide. 

Le déni est-il une sorte de remède ? Je pense que oui. Temporairement, en tout cas. Il est nécessaire pour éviter que ce cerveau si bien fait n’implose en réfléchissant à tout ce qui nous touche. Grâce au déni, on peut, jour après jour, se permettre quelques heures de répit tant nécessaires à notre santé mentale. Sans lui, je suis intimement convaincue que nous deviendrions tous fous. 

Je pense aussi que, comme toutes les drogues, certains en abusent. L’humain ne gère pas bien les émotions négatives. Il réagit pour en contrer les effets néfastes ou pour les étouffer. Dans le deuxième cas, le déni devient dangereux parce qu’il enferme l’individu dans une bulle l’empêchant de faire face à la dure réalité. Mais ce face-à-face est nécessaire et même vital. C’est en affrontant ces difficultés que l’humain se construit et grandit. 

Personnellement, je ne veux pas encore quitter cette phase de déni. Mais quand la suivante arrivera, et elle arrivera vite, je serai prête. 

samedi 25 janvier 2020

Mamy Gisoule


Tôt ce matin, ma maman m’a appelée à 5h43. « Elle est partie, ça y est. » Au final, l’attente n’aura duré que quelques heures. Elle n’a pas souffert. Elle ne s’en est pas rendu compte. Tôt ce matin, Mamy Gisoule s’en est allée.

Après autant d’années, nos proches deviennent éternels à nos yeux. Ils sont « acquis » et ne nous laisseront jamais. Ils tombent malade, mais s’en remettent. Ils vieillissent, mais vieillissent plutôt bien. Quand la maladie s’installe, ils luttent et continuent à vivre entourés de leur famille. On n’imagine jamais qu’un jour, ils vont nous quitter.

Mamy Gisoule, elle a vécu. Ça oui. Elle a eu 11 enfants. Elle est née au début du 20siècle. Elle en a vu des choses. Elle en a vécu des choses. Elle racontait ses histoires tantôt avec une fierté incomparable, tantôt avec un sourire gêné au coin des lèvres. Elle était de ces personnes qui restent malgré toutes les épreuves de la vie des personnes entières et joyeuses. Ces gens qui savent ce qui vaut la peine d’être vécu. Ces fameux « bons vivants ».



Mamy Gisoule, ma mamy ch’ti, elle aimait boire sa bonne bière. Elle préférait l’apéro au repas. Elle aimait aussi plus les sucreries que la viande, ce qui faisait très souvent le bonheur du chien assis à côté d’elle à table.

Mamy Gisoule, elle jouait au rami. Elle trichait au rami. Elle te jurait qu’elle ne trichait pas au rami. Elle s’engueulait avec sa sœur Solange parce qu’elle l’accusait de tricher au rami. Elle me faisait un clin d’œil avec un sourire malicieux parce qu’elle savait qu’elle s’était fait prendre à tricher au rami.

Mamy Gisoule, elle chantait à toutes les réunions de famille. Et tout le monde l’écoutait parce que sa voix était puissante et envoûtante. Elle criait sur celui ou celle qui ne l’écoutait pas et reprenait là où elle avait abandonné la chanson. Elle aimait dire « quel con c’ti-là » et « cho vo aller ichi ?! ».

Mamy Gisoule, elle avait beaucoup de petits-enfants. Elle me donnait 10 francs pour aller chercher des bonbons chez l’Arabe au coin, mais « te gardes ça pour toi, hein, m’tchiote ». Elle nous appelait toujours « les gosses », et quand on jouait au ballon dans sa cour et qu’on faisait un peu de dégâts, on avait droit à un « oh les gosses ! Ça suffit ! ». Et on recommençait.

Mamy Gisoule, elle préparait le couscous avec ses mains, et c’était délicieux. Elle nous accueillait à chaque occasion. On se retrouvait tous et on ne voulait jamais partir. On faisait les cons dans le quartier, on se faisait engueuler par nos parents. Mamy Gisoule nous défendait en disant « oh cho vo hein, ché des gosses hein ! Y font rein d’mal, hein. Et vous alors ? Vous m’en avez fait vire auchi, hein, vous avez auchi fait les cons hein, alors ! ». Elle finissait par s’engueuler avec nos parents pendant que nous, on filait.

Mamy Gisoule, le dimanche, elle regardait Telefoot et après, l'émission de Pascal Sevran. Elle regardait aussi presque religieusement Plus belle la vie, tous les jours. Et si quelqu'un avait le malheur de dire que c'était n'importe quoi cette série, elle la défendait avec un « oh cho vo hein, ti, écrase ta banane ! ».

C’est dingue de voir qu’à l’aube du crépuscule de sa vie, ce que j’ai vécu avec elle défilait devant moi en flashes. Maintenant qu’elle est partie dans la nuit, tout est clair. Les images me reviennent, et j’entends sa voix. Le rami ne se jouera plus de la même façon. Les chansons d’Édith Piaf ne raisonneront plus de la même manière.

Mamy Gisoule, tu vas laisser un grand vide. Mais je préfère me remémorer tous ces bons moments et je trouve du réconfort dans l’idée quand durant toutes ces années, tu as aimé, tu as vécu. C’est le principal. On se revoit un jour. En attendant, perfectionne tes techniques de triche et continue à chanter là où tu es maintenant.

Au revoir Mamy Gisoule.

vendredi 24 janvier 2020

THIS... IS... SPARTAAAAAAAA!


J’aime beaucoup écrire et raconter mes histoires en ajoutant des effets dramatiques presque théâtraux. Je pense qu’après tout ce temps et mes longs articles, vous l’avez compris.

Cette année, j’ai décidé d’innover un peu.

Jusqu’à présent, j’ai surtout raconté ma vie, sans donner trop mes avis. J’ai donc pensé à un petit concept sympa et plus léger pour vos petits yeux fatigués du vendredi. On croise fort les doigts et on serre les fesses pour que je m’y tienne : un vendredi sur deux, je publie un article sur un thème qui me fait réfléchir et/ou réagir. Tenez-vous bien, ces articles ne feront que 300 mots précisément. C’est-à-dire environ trois fois ce que vous venez de lire. Fou non ? Moi et 300 mots, ça paraît impossible. Et pourtant.


Il s’agira donc d’articles dédiés à faire réfléchir et/ou réagir. Pas de polémiques, juste des sujets de débats ouverts. Au-delà du débat, cela reste de la détente. On lit donc ça à s’n’aise sans trop de précipitation ni de sérieux. Pas la peine de brandir vos fourches, on sera pas d’accord sur tout. On sera peut-être d’accord, et c’est très bien aussi.  Mais au moins, on en discutera.

La bise sur vos doux fronts.

jeudi 2 janvier 2020

Hop là, une année de plus


2019 => 2020, pour faire simple. 

Au lieu d’écrire un bien long article qui aurait un effet soporifique sur vos cerveaux déjà (toujours) bien embués à la suite des fêtes durant lesquelles vous vous êtes gavés, je vous propose plutôt une liste.

2019
  • Janvier : je sais plus
  • Février : pas de Saint-Valentin, ça pue l’brin
  • Mars : j’envisage de passer le permis moto
  • Avril : je prends des cours de moto-école + je présente et rate mon plateau (manœuvres moto)
  • Mai : j’achète ma moto + je réussis le plateau
  • Juin : moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto
  • Juillet : je donne mon préavis à mon premier employeur après 6 ans de collaboration + moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto
  • Août : moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto + vacances au Cap d’Agde
  • Septembre : je change de travail + inscription au Chapter de Mons + moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto
  • Octobre : moto, boulot, dodo, moto, boulot, dodo, moto, boulot, dodo
  • Novembre : accident de moto (fin de ma vie, dépression, mais rien de grave, ce n’est que matériel)
  • Décembre : administration moto + achat de la voiture + longues discussions avec les amis et la famille + le positivisme revient + 30 ans + nouveaux projets.

Voilà les événements marquants de 2019 pour moi. Des hauts et des bas, mais bien plus de hauts quand même. Pour suivre le fil rouge de mon article précédent, je positive encore plus. La fin de l’année a été plus compliquée que prévu, mais ce n’est rien. Il y a toujours pire (même si je ne devrais pas m’en consoler, certes) et il ne s’agit que d’épreuves et de rebondissements destinés à me tester et à m’endurcir.

Pour 2020, j’avance les trois premiers mois. Je ne peux/veux pas faire plus.

2020
  • Janvier : je récupère la belle => moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto + sport
  • Février : moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto, moto + sport
  • Mars : sport + surprise…

Il ne me reste plus qu’à filer vers les objectifs et projets de 2020. Je vous souhaite tout le meilleur pour les 12 prochains mois. Soyez décidés, décisifs et concentrés sur ce qui vous rend heureux. Une fin d’année est souvent vue comme un chapitre qui se termine. Je vois ça plutôt comme une occasion de dresser un bilan objectif et de me recentrer sur les objectifs que je n’ai pas atteints ou que je ne m’étais pas encore fixés.

Je vous invite d'ailleurs aussi à dresser une liste objective et factuelle. On relativise bien avec ça. Fixez-vous des objectifs, pensez à des projets, aussi simples soient-ils, et faites-en une liste. On se raconte tout ça autour d’un verre ?