dimanche 4 octobre 2020

Féministe, réaliste ou idéaliste ?

On en parle du scandale de Marianne ?

Pour resituer, Marianne a proposé un sondage à ses lecteurs sur la tenue vestimentaire tolérée des écolières. Attention, on ne parle pas des écoliers en général (contraction masculin/féminin), non, non, mais bien des écolières en particulier.

Et pourquoi ? Pourquoi se sent-on à un moment donné forcé de créer et de soumettre ce genre de sondages ? Pourquoi se concentrer sur la femme une nouvelle fois ? Mais que dis-je, non, on ne parle pas encore de femme, on parle de jeune fille voire d’enfant. Pourquoi ne ressentir aucune honte ou gêne lorsqu’on travaille à ce genre de « projets » ? Pourquoi aucun questionnement, aucune remise en question ?

Je me demande toujours à l’heure actuelle l’intérêt réel de créer ce genre de sondage, d’une part, mais surtout de créer un sondage concentré sur la gente féminine en se gardant bien d’inclure le sexe opposé d’autre part.

Bien loin l’idée de Marianne de créer la polémique, selon les dires de ses représentants, le sondage avait pour seul but de connaître l’opinion générale des Français. Cette France qui se perd de plus en plus dans son identité et ses principes, à l’instar du reste du globe (les platistes, je vous emmerde).

Quand je regarde nos vies en adoptant un angle de vue plus global, plus reculé, je ne vois que critiques, jugements et sexismes.

La femme est au centre de toutes les attentions depuis la nuit des temps. Après tout, c’est bien elle, créée à partir de l’homme et pour l’homme, qui a commis l’irréversible en croquant cette pomme, devenant ainsi objet de vice et de désir.

Depuis le commencement, elle incarne à son insu et bien malgré elle un ensemble de paradoxes naissant de l’hubris masculin :

  • Elle doit être belle, mais ne pas s’exhiber
  • Elle doit se montrer, mais pas se faire remarquer
  • Elle doit être là pour son homme, mais ne pas traîner dans ses pieds
  • Elle doit être une mère, mais doit rester une femme pour son homme
  • Elle doit rester une femme pour son homme, mais ne pas oublier son rôle de mère
  • Elle doit travailler, mais ne pas gagner autant qu’un homme
  • Elle doit viser haut, mais doit se rabaisser pour le faire

La liste est sans fin. Voici une autre catégorie de paradoxes :

  • Elle doit suivre la mode, mais ne pas se dévêtir
  • Elle doit se dévêtir, mais de manière dosée pour ne pas choquer ces prudes animaux
  • Elle doit avoir de la conversation, mais ne pas être plus intelligente que son désiré égal
  • Elle doit faire un effort pour être belle et apprêtée, mais pas trop pour ne pas attiser la jalousie de son mâle ni l’envie de ses pairs

Et maintenant, une liste d’absurdités sans nom :

  • Une femme qui ne veut pas d’enfants, elle n’est pas normale
  • Un homme qui ne veut pas d’enfants, ils se concentre sur sa carrière

  • Une femme carriériste, elle n’est pas normale 
  • Un homme carriériste, il subvient aux besoins de sa famille

  • Une femme qui sort pour draguer, c’est une pute
  • Un homme qui sort pour draguer, c’est normal, il a des besoins

  • Une femme qui ne veut pas d’histoires sérieuses, c’est une pute
  • Un homme qui ne veut pas d’histoires sérieuses, c’est normal, il doit s’amuser avant de se poser

  • Une femme qui s’habille légèrement quand il fait chaud, c’est une salope
  • Un homme qui s’habille légèrement quand il fait chaud, c’est normal

Encore une liste ?

  • Une femme policière ou qui exerce un métier manuel, c’est une lesbienne
  • Une femme qui fait de la boxe, c’est une lesbienne
  • Une femme qui fait de la moto, c’est une lesbienne
  • Une femme qui s’investit dans un sport autre que la danse, c’est une lesbienne

Et quand bien même, qu’est-ce que ça peut vous foutre ?

  • Une femme ne peut pas porter plusieurs casquettes
  • Une femme ne peut pas être totalement indépendante
  • Une femme ne peut pas être ce qu’elle veut
  • Une femme ne peut pas être l’égal de l’homme

Je continue ou on arrête avec ces listes loin d’être exhaustives ?

Je sais que de nombreuses personnes dédramatisent régulièrement avec des « oh ça va », « c’est sa faute aussi, pourquoi elle s’habille comme ça ? », « une femme n’est pas faite pour le travail manuel », « on peut dire ce qu’on veut, une femme ne peut pas faire ce qu’un homme fait ».

C’est du sexisme pur et dur. Ce sexisme qui est validé et intégré depuis notre plus tendre enfance. Dès notre plus jeune âge, les différences sont notoires : un garçon, ça fait du foot, une fille, de la danse. Quand les garçons vont jouer dehors, les filles restent à la maison et aident maman. Quand papa fait des activités « masculines », maman emmène les filles faire du shopping.

Posez-vous un peu la question avec vos propres enfants, vos neveux et nièces. Le sexisme (dans les deux sens) se retrouve parfois dans la plus petite phrase, dans la plus fine des intonations : « t’aimes pas le foot, toi ? » ou « ah bon, t’aimes pas le maquillage, toi ? ».

Tout le monde est libre d’aimer ce qu’il veut, qui il veut, en ses propres termes. Tout le monde est libre de vivre sa vie comme bon lui semble. Et personne n’a le droit de donner un avis là-dessus. Cet avis que tout le monde se défend de pouvoir donner librement dans une société où la liberté d’expression et l’expression des cons sont souvent confondues, personne ne le demande.

Est-ce que ce discours fait de moi une féministe ? Est-on féministe parce qu’on veut l’égalité des sexes ? Pourquoi les féministes sont-ils/sont-elles si mal vus/vues ? Est-ce une tare de défendre des droits fondamentaux ? Est-on extrémiste parce qu’on exhibe son ras-le-bol à coup de seins nus sur une place publique ?

Non. Et je trouve aberrant que le terme « féminisme » et ses dérivés existent, parce qu’il ne démontre qu’un problème sociétal majeur. En aucun cas une femme ne devrait avoir à se justifier de quoi que ce soit. La vraie égalité ne réside pas dans le démarquage d’un sexe par rapport à l’autre, mais bien dans l’absence totale de comparaison.

Plus on avance, plus on régresse. C’est un constat journalier qui est étalé partout sans pudeur aucune. Plus les moyens de communication évoluent, moins on s’écoute les uns les autres. Ce sentiment de ras-le-bol général est en train de grandir dans le cœur de chacun, peu importe le sujet abordé.

Dans la société que nous connaissons, nous devrions être capables de nous entendre, de nous écouter, de nous tolérer. Il est néanmoins absolument nécessaire de poser des actes forts pour se faire entendre. Est-ce normal ? Non ! Nous sommes censés représenter l’évolution, l’intelligence. Plus les années passent, au plus nous démontrons le contraire au travers de comportements égoïstes, radicaux et dégueulasses. Darwin avait raison en termes d’évolution. Cependant, il a omis de prendre en compte que l’infinie intelligence de l’humain n’a d’égal que son infinie connerie. C’est ce qui lui nuit et qui pourrait le conduire à sa perte.

Dans quel monde vit-on ? Je dégueule cette société intolérante qui dicte des codes patriarchaux totalement moyenâgeux et abjectes. Je dégueule ces gens qui n’en n’ont rien à faire de ces différences constantes. Je dégueule ce monde tout bonnement choquant d’intolérance, de xénophobie, d’homophobie. Nous sommes la pire race que la Terre ait jamais vue. Et nous n’en faisons rien.

On aime qui on veut, on s’aime comme on veut, on s’habille comme on veut. Merde, à la fin ! Posez-vous cette simple question : est-ce que la façon dont un parfait inconnu mène sa vie a un impact sur la mienne ? Si la réponse bien entendu objective et réfléchie est « non », alors, foutez-lui la paix.

Je suis une femme, je fais ce que je veux, où je veux, quand je veux, comme je veux, avec qui je veux. Et vous n’avez qu’à l’accepter.

Bise de loin sur vos doux fronts.

L'humain démasqué

J’ai hésité longtemps avant de recommencer à écrire. Je voulais en effet rédiger un article qui interpellait et qui parlait de l’actualité. Difficile en ces temps de parler d’autre chose que du COVID-19 et de ses retombées. C’est donc sans grande surprise que je vais aborder le sujet.

S’il y a bien une chose que la crise sanitaire de 2020 nous a apprise, c’est que l’humain est fondamentalement stupide. Tout au long de ces six derniers mois, nous avons vu le meilleur, mais surtout le pire de ce dont il est capable de dire, de faire et/ou de penser.

Au début de la crise, nous avons assisté à une débandade digne des soldes du Black Friday. Sauf que là, on ne se ruait pas sur les télévisions ou les consoles de jeux, mais bien suuuuuuuur… du PQ. Badam pshhh (c’est le son de la batterie à la fin d’un truc pourri). Parce que oui, comme les films apocalyptiques nous l’ont appris, le plus important, c’est d’avoir les fesses propres et soyeuses comme une peau de bébé. Ah non, juste, à la base, c’est la bouffe le plus important. Parce que pour utiliser du PQ, il faut de la matière. Pour créer de la matière, il faut de la bouffe. CQFD, Ce Que Fernand Disait.

La bouffe, d’ailleurs, on en parle ? On peut savoir pourquoi on s’est préparé à une guerre nucléaire en dénudant les rayons de leurs pâtes, riz et conserves en tous genres ? Par le chemin, j’en profite pour dire que les pâtes cheloues avec des goûts bizarres étaient toujours là. Un indice, peut-être ?

Allez, plus sérieusement, voir ces rayons presque vides arpentés par des magasiniers qui ne pouvaient malheureusement pas suivre la cadence malgré leurs efforts, ça donne quand même une belle idée de l’égoïsme de l’humain. Les grands distributeurs et le gouvernement ont travaillé de concert pour s’assurer que les provisions allaient suffire à la population. Cela a été dit et répété. La seule pénurie à laquelle nous avons réellement fait face, c’est celle des cervelles. Et je parle pas de charcuterie.

Est-ce normal de paniquer au point de presque piétiner ses semblables pour des pâtes ? Est-ce normal de ne pas partager et de ne penser qu’à soi ? Je pense que non. De plus, on ne peut pas parler d’instinct de survie comme l’évoquent certains dans la mesure où il n’y a pas de menace de mort directe. Ici, on peut juste parler de débilité profonde. L’humain dans toute sa splendeur, capable du meilleur quand il ne se sent pas en danger, mais du pire quand il doit « sauver sa peau ».

Cela m’amène au sujet de mon article : le port du masque. Après l’annonce du port du masque obligatoire, on a pu observer une vague de protestation. Le problème de cette obligation ? L’atteinte à la liberté. Puis, j’ai entendu l’argument de la manipulation du MR pour gagner de l’argent sur notre dos. Ensuite, il s’agissait d’une conspiration. Et maintenant, les platistes qui estiment qu’il s’agit d’une manœuvre parallèle à la moutonnisation des esprits. Vous vous foutez de nous, là, non ?

Il y a quelques mois, on applaudissait le corps médical tous les soirs en remerciement à toutes ces heures de travail acharné pour sauver des vies. Maintenant, on leur crache à la gueule en refusant de porter le masque.

Je voudrais juste comprendre une chose. Au-delà du fait que j’écrive cet article pour pousser un coup de gueule, j’aimerais tout de même comprendre ce raisonnement. En quoi le fait de porter un masque est-il une atteinte à la liberté ? Personnellement, je ne me sens pas privée de quoi que ce soit lorsque j’ai mon masque sur le visage. Je dis bien le visage, hein. Parce que le masque se porte sur le visage, pas sur le cou, le front ou le menton. D’ailleurs, voici un petit pictogramme qui devrait aider les moins habiles d’entre nous :


Je pense sincèrement qu’il s’agit d’un esprit de contradiction pur et dur. Nous sommes plus ou moins libres de continuer nos activités (certes pas toutes, mais quand même). La seule chose que nous devons faire, c’est porter un bout de textile sur le visage. Chose que notre corps médical est contraint de faire journalièrement, même en dehors de cette crise sanitaire. Est-ce qu’ils s’en plaignent ? Non. « Oui, mais eux c’est leur métier, déjà », me diriez-vous d’un air enfantin. « Ferme ton petit clapet », vous répondrais-je d’un air assuré.

Oui, le masque est une obligation, il nous est imposé. Cela fait partie des règles de vies en société : le respect des lois et des autres. Le masque est-il contraignant ? Oui. Est-ce que dans l’esprit de certains, le principe de liberté est bafoué ? Peut-être. Est-ce que c’est la mort ? Non. Et justement, non. C’est grâce au masque, aux gestes barrières, à quelques sacrifices pour une période je l’espère déterminée que ce n’est pas la mort.

Est-ce qu’il ne serait pas temps de se remettre en question ? Est-ce qu’il ne serait pas temps d’arrêter de se plaindre alors qu’on n’a pas à le faire ? On est en Belgique, et j’ai l’impression d’être en France. Pardon les amis français, mais il fait avouer que vous avez le chic pour vous plaindre sans cesse et avoir la gueule des mauvais jours à longueur d’année (enfin, surtout les Parisiens). Je crois que vous avez le gêne « pas con-tent, pas con-tent, pas con-tent ». Faudrait y faire quelque chose, vraiment. La vie est plus belle en couleurs. Mais on vous aime quand même, hein.



‘Scusez, je m’égare. Je reprends. Certes, le confinement n’a pas été une mince affaire pour tout le monde. Ça a été compliqué à bien des niveaux pour nombres d’entre nous. Pourtant, nous sommes toujours vivants (enfin, sauf ceux qui ne le sont pas, mais cela va sans dire). Ne pouvons-nous pas nous concentrer sur le positif, pour une fois dans notre vie ? Ce n’est pas si compliqué au final.

Les gens anti-masque, pour une majorité, vous êtes ceux-qui ont dévalisé les rayons, qui ont craché sur les flics (et le connard qui a craché sur ma bagnole parce que j’ai pas apprécié qu’il fasse de la merde sur la route et qui n’a pas apprécié en retour que je lui fasse remarquer), qui n’ont pas respecté l’interdiction de sortir, qui pensent que tout leur est dû et qu’il n’y a qu’eux sur Terre.

Vous ne respectez rien ni personne et vous vous étonnez de l’animosité dont nous faisons preuve lors de nos échanges. Vous êtes incapables de réfléchir plus de cinq minutes sans que votre esprit contradictoire vienne vous titiller. Vous montrez un égocentrisme et un égoïsme surdimensionné sur des sujets qui n’ont même pas à faire débat.

Que les choses soient claires : contrairement à ce que certains barakis ont pu dire à leurs enfants, il n’y a pas de gros monstre dehors qui nous empêche de sortir. Il n’y a que des crétins sous forme humaine. La preuve en est qu’au moment du déconfinement progressif, c’était fiesta dou Brajil partout dans le pays. Beaucoup n’ont plus respecté les règles d’hygiène et de distanciation sociale. On nous avait prévenus : sans ce respect des règles, on se dirigera vers un nouveau confinement.

Comme dirait l’autre, après presque deux mois durant lesquels nous avons retrouvé nos libertés, bardaf, c’est l’embardée. C’était hélas prévisible. Nous sommes à nouveau bridés, sans pour autant être emprisonnés. Ceci signifie que nous avons par conséquent encore les cartes en mains pour sortir notre plus bel atout : la solidarité.


Arrêtons de diaboliser le gouvernement qui nous dit une fois oui, une fois non. Personne n’a jamais fait face à ce genre de crise. Nous devons faire de notre mieux pour sortir de cette année hors du commun et nous serrer les coudes. Les décérébrés, arrêtez de penser que tout est la faute du reste du monde lorsqu’il en va de la responsabilité de chacun de veiller à la sécurité et à la santé de tous.

Je ne vais pas évoquer les directives du gouvernent, mais bien celles des médecins de la santé, ceux qui savent réellement à quoi on a affaire. Ils nous disent de rester chez nous, nous restons chez nous. Ils nous disent de porter un masque, nous portons un masque. Ils nous disent de prendre soin de nous et des autres, nous le faisons. Point. Et lavez-vous les mains, s’il vous plaît. Je sais que certains ont attendu la crise du COVID-19 pour découvrir l’hygiène, mais c’est tout de même important. Bande de dégueulasses, va.

J’espère sincèrement que les sceptiques (pour aucune raison fondée) cesseront leurs enfantillages et penserons à autre chose que leur nombril plein de pâtes.

En tout cas, je garde les yeux rivés sur 2021 qui, j’ose rêver, sera bien meilleure. Comme dirait une écrivaine célèbre : « 2020, tu hors de ma vue ».

Bises virtuelles sur vos doux fronts lavés correctement.