dimanche 19 septembre 2021

Du virtuel à l’IRL

Les modes de rencontres ont-ils évolués ? Les rencontres physiques, IRL (In Real Life), sont-elles devenues moins courantes ? La sur-connexion et l’éloignement physique nous ont-ils poussés à nous rapprocher dans le virtuel ?

Je me suis posé ces questions il y a bien longtemps, mais n’ai trouvé d’ébauche de réponse qu’il y a quelques mois, durant le deuxième confinement.

Ce confinement, justement, m’a poussée à trouver des solutions pour rester connectée à mes proches. Les Skypéros avec les copains, les appels avec la famille, les appels vidéos avec les proches. Tout ça est devenu monnaie courante depuis plus d’un an.

En recherche de renouveau et de partage avec des gens partageant les mêmes hobbies, et passionnée de jeux vidéo, je me suis dirigée tout naturellement vers Twitch, une plateforme en ligne proposant des streams live sur divers contenus, mais surtout sur les jeux vidéo.

En janvier 2021, la dinosaure que je suis pour les plus jeunes d’aujourd’hui a fait son entrée sur les streams de la plateforme. De fil en aiguille, j’ai vogué sur les eaux agitées de Twitch, trouvant ici et là du contenu pouvant me plaire, pour finalement larguer les amarres en février sur une chaîne en particulier.

J’y découvre une jeune fille de 20 ans à l’époque, timide, qui me donne l’impression de vouloir réaliser beaucoup de choses, mais qui ne sait pas trop comment s’y prendre.

Au fil des jours, des semaines, je m’aperçois que malgré son jeune âge, elle projette une image qui correspond à mes principes : le respect de l’autre, l’ouverture d’esprit, le partage. Je constate également que les débats vont bon train et que tout le monde est lu et entendu. Tout le monde a un droit de parole, un droit d’écoute. J’étais à ce moment convaincue que ce stream était destiné à apparaître sur mon écran.

Les semaines ont passé et les échanges dans le chat se sont multipliés avec de parfaits inconnus. Inconnus qui tout comme moi partagent pour la plupart les mêmes valeurs et les mêmes attentes.

Peu après, j’ai découvert Discord, une plateforme sous forme de serveurs qui permet d’échanger via différents canaux, qu’ils soient vocaux ou écrits. Après quelques hésitations, je me lance tout de même et me présente sur le serveur. L’accueil reçu était incroyablement sincère. À cet instant, je me disais que je commençais à intégrer pour la première fois une communauté en ligne et que cette communauté avait le potentiel de me faire vivre des moments inimaginables.

Les mois ont défilé, et j’ai intégré le chanel des membres plus proches de la communauté, « Les Piliers ». J’ai été surprise de la gentillesse et de la bienveillance dont tout le monde a fait preuve. La sincérité émanant des mots écris et dits était clairement palpable.

Les échanges sont devenus très réguliers, quotidiens. De parfaits inconnus il y a quelques mois sont devenus des potes que je connaissais depuis 10 ans. Certains ont partagé des moments heureux de leur vie, d’autres les difficultés qu’ils ont rencontrées ou qu’ils rencontrent toujours. C’était comme si cette barrière virtuelle n’avait jamais existé et que les portes du bar venaient de s’ouvrir pour accueillir des soirées mémorables.

Puis est venue l’idées parfaitement logique de se voir IRL. Après quelques jours de réflexion, je me suis dit « pourquoi pas, arrête de réfléchir ».

Le vendredi, avant l’heure H, malgré l’idée d’un traquenard où j’allais être enlevée et torturée par des psychopathes trottant toujours d’une manière assez drôle dans un coin de ma tête, l’excitation de « revoir » des copains pour la première fois depuis longtemps était à son comble. C’était la première rencontre en vrai de vrai, mais l’impression de les connaître et de les avoir déjà vus a dissipé tout doute et toute appréhension.

La rencontre physique a pour moi était très simple, tant elle était naturelle. Les deux jours passés ensemble dans ce manoir ont été extraordinaire et tellement incroyables. Les échanges virtuels était déjà parfaitement réels et se sont confirmés en IRL. Le fait de pouvoir voir, toucher, sentir pour la première fois ces personnes virtuelles jusqu’à présent a été la réalisation d’une évidence palpable depuis déjà plusieurs mois.

Je vous écris ces lignes au retour du week-end Piliers. Je suis fatiguée, parce qu’on a clairement pas beaucoup dormi ; je n’ai plus de voix, parce qu’on a clairement beuglé et ri pendant deux jours ; je n’ai plus de jambes, parce qu’on a marché dans tous les sens pour tous se voir (sur trois étages différents d’un manoir et les 12 millions de m² de terrain), ne voulant rater aucune seconde passée ensemble.

Je n’aurais jamais cru pouvoir tisser des liens comme ceux-ci à travers une plateforme de stream jeux vidéo. Je reviens d’un week-end hors du commun, totalement inimaginable il y a encore moins d’un an.

Les gens de cette communauté que j’ai eu le privilège de rencontrer ce week-end et de côtoyer durant deux jours bien trop courts sont des gens hors norme. Ils sont d’une bonté et d’une sincérité incroyable. Ils m’ont ouvert l’esprit encore plus qu’il ne l’était déjà et m’ont fait passer des moments formidables.

La nostalgie de ce week-end s’est installée à la minute où j’ai pris la route. Mais là où la nostalgie est, se trouvent également des liens et les souvenirs. Les premiers souvenirs. Les prochains sont à créer, lors de prochaines rencontres. En attendant, nous resterons proches, dans l’attente interminable de se revoir dans un autre décor, au travers de nos caméras, nos micros et nos claviers.

Merci les gars pour ces derniers mois et pour cette rencontre formidable. Vous êtes incroyables, tous autant que vous êtes. Vous êtes des beygeys. Grosses baises et à dans quelques minutes sur Discord, quelques heures sur Twitch et disons quelques semaines en IRL !

dimanche 4 octobre 2020

Féministe, réaliste ou idéaliste ?

On en parle du scandale de Marianne ?

Pour resituer, Marianne a proposé un sondage à ses lecteurs sur la tenue vestimentaire tolérée des écolières. Attention, on ne parle pas des écoliers en général (contraction masculin/féminin), non, non, mais bien des écolières en particulier.

Et pourquoi ? Pourquoi se sent-on à un moment donné forcé de créer et de soumettre ce genre de sondages ? Pourquoi se concentrer sur la femme une nouvelle fois ? Mais que dis-je, non, on ne parle pas encore de femme, on parle de jeune fille voire d’enfant. Pourquoi ne ressentir aucune honte ou gêne lorsqu’on travaille à ce genre de « projets » ? Pourquoi aucun questionnement, aucune remise en question ?

Je me demande toujours à l’heure actuelle l’intérêt réel de créer ce genre de sondage, d’une part, mais surtout de créer un sondage concentré sur la gente féminine en se gardant bien d’inclure le sexe opposé d’autre part.

Bien loin l’idée de Marianne de créer la polémique, selon les dires de ses représentants, le sondage avait pour seul but de connaître l’opinion générale des Français. Cette France qui se perd de plus en plus dans son identité et ses principes, à l’instar du reste du globe (les platistes, je vous emmerde).

Quand je regarde nos vies en adoptant un angle de vue plus global, plus reculé, je ne vois que critiques, jugements et sexismes.

La femme est au centre de toutes les attentions depuis la nuit des temps. Après tout, c’est bien elle, créée à partir de l’homme et pour l’homme, qui a commis l’irréversible en croquant cette pomme, devenant ainsi objet de vice et de désir.

Depuis le commencement, elle incarne à son insu et bien malgré elle un ensemble de paradoxes naissant de l’hubris masculin :

  • Elle doit être belle, mais ne pas s’exhiber
  • Elle doit se montrer, mais pas se faire remarquer
  • Elle doit être là pour son homme, mais ne pas traîner dans ses pieds
  • Elle doit être une mère, mais doit rester une femme pour son homme
  • Elle doit rester une femme pour son homme, mais ne pas oublier son rôle de mère
  • Elle doit travailler, mais ne pas gagner autant qu’un homme
  • Elle doit viser haut, mais doit se rabaisser pour le faire

La liste est sans fin. Voici une autre catégorie de paradoxes :

  • Elle doit suivre la mode, mais ne pas se dévêtir
  • Elle doit se dévêtir, mais de manière dosée pour ne pas choquer ces prudes animaux
  • Elle doit avoir de la conversation, mais ne pas être plus intelligente que son désiré égal
  • Elle doit faire un effort pour être belle et apprêtée, mais pas trop pour ne pas attiser la jalousie de son mâle ni l’envie de ses pairs

Et maintenant, une liste d’absurdités sans nom :

  • Une femme qui ne veut pas d’enfants, elle n’est pas normale
  • Un homme qui ne veut pas d’enfants, ils se concentre sur sa carrière

  • Une femme carriériste, elle n’est pas normale 
  • Un homme carriériste, il subvient aux besoins de sa famille

  • Une femme qui sort pour draguer, c’est une pute
  • Un homme qui sort pour draguer, c’est normal, il a des besoins

  • Une femme qui ne veut pas d’histoires sérieuses, c’est une pute
  • Un homme qui ne veut pas d’histoires sérieuses, c’est normal, il doit s’amuser avant de se poser

  • Une femme qui s’habille légèrement quand il fait chaud, c’est une salope
  • Un homme qui s’habille légèrement quand il fait chaud, c’est normal

Encore une liste ?

  • Une femme policière ou qui exerce un métier manuel, c’est une lesbienne
  • Une femme qui fait de la boxe, c’est une lesbienne
  • Une femme qui fait de la moto, c’est une lesbienne
  • Une femme qui s’investit dans un sport autre que la danse, c’est une lesbienne

Et quand bien même, qu’est-ce que ça peut vous foutre ?

  • Une femme ne peut pas porter plusieurs casquettes
  • Une femme ne peut pas être totalement indépendante
  • Une femme ne peut pas être ce qu’elle veut
  • Une femme ne peut pas être l’égal de l’homme

Je continue ou on arrête avec ces listes loin d’être exhaustives ?

Je sais que de nombreuses personnes dédramatisent régulièrement avec des « oh ça va », « c’est sa faute aussi, pourquoi elle s’habille comme ça ? », « une femme n’est pas faite pour le travail manuel », « on peut dire ce qu’on veut, une femme ne peut pas faire ce qu’un homme fait ».

C’est du sexisme pur et dur. Ce sexisme qui est validé et intégré depuis notre plus tendre enfance. Dès notre plus jeune âge, les différences sont notoires : un garçon, ça fait du foot, une fille, de la danse. Quand les garçons vont jouer dehors, les filles restent à la maison et aident maman. Quand papa fait des activités « masculines », maman emmène les filles faire du shopping.

Posez-vous un peu la question avec vos propres enfants, vos neveux et nièces. Le sexisme (dans les deux sens) se retrouve parfois dans la plus petite phrase, dans la plus fine des intonations : « t’aimes pas le foot, toi ? » ou « ah bon, t’aimes pas le maquillage, toi ? ».

Tout le monde est libre d’aimer ce qu’il veut, qui il veut, en ses propres termes. Tout le monde est libre de vivre sa vie comme bon lui semble. Et personne n’a le droit de donner un avis là-dessus. Cet avis que tout le monde se défend de pouvoir donner librement dans une société où la liberté d’expression et l’expression des cons sont souvent confondues, personne ne le demande.

Est-ce que ce discours fait de moi une féministe ? Est-on féministe parce qu’on veut l’égalité des sexes ? Pourquoi les féministes sont-ils/sont-elles si mal vus/vues ? Est-ce une tare de défendre des droits fondamentaux ? Est-on extrémiste parce qu’on exhibe son ras-le-bol à coup de seins nus sur une place publique ?

Non. Et je trouve aberrant que le terme « féminisme » et ses dérivés existent, parce qu’il ne démontre qu’un problème sociétal majeur. En aucun cas une femme ne devrait avoir à se justifier de quoi que ce soit. La vraie égalité ne réside pas dans le démarquage d’un sexe par rapport à l’autre, mais bien dans l’absence totale de comparaison.

Plus on avance, plus on régresse. C’est un constat journalier qui est étalé partout sans pudeur aucune. Plus les moyens de communication évoluent, moins on s’écoute les uns les autres. Ce sentiment de ras-le-bol général est en train de grandir dans le cœur de chacun, peu importe le sujet abordé.

Dans la société que nous connaissons, nous devrions être capables de nous entendre, de nous écouter, de nous tolérer. Il est néanmoins absolument nécessaire de poser des actes forts pour se faire entendre. Est-ce normal ? Non ! Nous sommes censés représenter l’évolution, l’intelligence. Plus les années passent, au plus nous démontrons le contraire au travers de comportements égoïstes, radicaux et dégueulasses. Darwin avait raison en termes d’évolution. Cependant, il a omis de prendre en compte que l’infinie intelligence de l’humain n’a d’égal que son infinie connerie. C’est ce qui lui nuit et qui pourrait le conduire à sa perte.

Dans quel monde vit-on ? Je dégueule cette société intolérante qui dicte des codes patriarchaux totalement moyenâgeux et abjectes. Je dégueule ces gens qui n’en n’ont rien à faire de ces différences constantes. Je dégueule ce monde tout bonnement choquant d’intolérance, de xénophobie, d’homophobie. Nous sommes la pire race que la Terre ait jamais vue. Et nous n’en faisons rien.

On aime qui on veut, on s’aime comme on veut, on s’habille comme on veut. Merde, à la fin ! Posez-vous cette simple question : est-ce que la façon dont un parfait inconnu mène sa vie a un impact sur la mienne ? Si la réponse bien entendu objective et réfléchie est « non », alors, foutez-lui la paix.

Je suis une femme, je fais ce que je veux, où je veux, quand je veux, comme je veux, avec qui je veux. Et vous n’avez qu’à l’accepter.

Bise de loin sur vos doux fronts.

L'humain démasqué

J’ai hésité longtemps avant de recommencer à écrire. Je voulais en effet rédiger un article qui interpellait et qui parlait de l’actualité. Difficile en ces temps de parler d’autre chose que du COVID-19 et de ses retombées. C’est donc sans grande surprise que je vais aborder le sujet.

S’il y a bien une chose que la crise sanitaire de 2020 nous a apprise, c’est que l’humain est fondamentalement stupide. Tout au long de ces six derniers mois, nous avons vu le meilleur, mais surtout le pire de ce dont il est capable de dire, de faire et/ou de penser.

Au début de la crise, nous avons assisté à une débandade digne des soldes du Black Friday. Sauf que là, on ne se ruait pas sur les télévisions ou les consoles de jeux, mais bien suuuuuuuur… du PQ. Badam pshhh (c’est le son de la batterie à la fin d’un truc pourri). Parce que oui, comme les films apocalyptiques nous l’ont appris, le plus important, c’est d’avoir les fesses propres et soyeuses comme une peau de bébé. Ah non, juste, à la base, c’est la bouffe le plus important. Parce que pour utiliser du PQ, il faut de la matière. Pour créer de la matière, il faut de la bouffe. CQFD, Ce Que Fernand Disait.

La bouffe, d’ailleurs, on en parle ? On peut savoir pourquoi on s’est préparé à une guerre nucléaire en dénudant les rayons de leurs pâtes, riz et conserves en tous genres ? Par le chemin, j’en profite pour dire que les pâtes cheloues avec des goûts bizarres étaient toujours là. Un indice, peut-être ?

Allez, plus sérieusement, voir ces rayons presque vides arpentés par des magasiniers qui ne pouvaient malheureusement pas suivre la cadence malgré leurs efforts, ça donne quand même une belle idée de l’égoïsme de l’humain. Les grands distributeurs et le gouvernement ont travaillé de concert pour s’assurer que les provisions allaient suffire à la population. Cela a été dit et répété. La seule pénurie à laquelle nous avons réellement fait face, c’est celle des cervelles. Et je parle pas de charcuterie.

Est-ce normal de paniquer au point de presque piétiner ses semblables pour des pâtes ? Est-ce normal de ne pas partager et de ne penser qu’à soi ? Je pense que non. De plus, on ne peut pas parler d’instinct de survie comme l’évoquent certains dans la mesure où il n’y a pas de menace de mort directe. Ici, on peut juste parler de débilité profonde. L’humain dans toute sa splendeur, capable du meilleur quand il ne se sent pas en danger, mais du pire quand il doit « sauver sa peau ».

Cela m’amène au sujet de mon article : le port du masque. Après l’annonce du port du masque obligatoire, on a pu observer une vague de protestation. Le problème de cette obligation ? L’atteinte à la liberté. Puis, j’ai entendu l’argument de la manipulation du MR pour gagner de l’argent sur notre dos. Ensuite, il s’agissait d’une conspiration. Et maintenant, les platistes qui estiment qu’il s’agit d’une manœuvre parallèle à la moutonnisation des esprits. Vous vous foutez de nous, là, non ?

Il y a quelques mois, on applaudissait le corps médical tous les soirs en remerciement à toutes ces heures de travail acharné pour sauver des vies. Maintenant, on leur crache à la gueule en refusant de porter le masque.

Je voudrais juste comprendre une chose. Au-delà du fait que j’écrive cet article pour pousser un coup de gueule, j’aimerais tout de même comprendre ce raisonnement. En quoi le fait de porter un masque est-il une atteinte à la liberté ? Personnellement, je ne me sens pas privée de quoi que ce soit lorsque j’ai mon masque sur le visage. Je dis bien le visage, hein. Parce que le masque se porte sur le visage, pas sur le cou, le front ou le menton. D’ailleurs, voici un petit pictogramme qui devrait aider les moins habiles d’entre nous :


Je pense sincèrement qu’il s’agit d’un esprit de contradiction pur et dur. Nous sommes plus ou moins libres de continuer nos activités (certes pas toutes, mais quand même). La seule chose que nous devons faire, c’est porter un bout de textile sur le visage. Chose que notre corps médical est contraint de faire journalièrement, même en dehors de cette crise sanitaire. Est-ce qu’ils s’en plaignent ? Non. « Oui, mais eux c’est leur métier, déjà », me diriez-vous d’un air enfantin. « Ferme ton petit clapet », vous répondrais-je d’un air assuré.

Oui, le masque est une obligation, il nous est imposé. Cela fait partie des règles de vies en société : le respect des lois et des autres. Le masque est-il contraignant ? Oui. Est-ce que dans l’esprit de certains, le principe de liberté est bafoué ? Peut-être. Est-ce que c’est la mort ? Non. Et justement, non. C’est grâce au masque, aux gestes barrières, à quelques sacrifices pour une période je l’espère déterminée que ce n’est pas la mort.

Est-ce qu’il ne serait pas temps de se remettre en question ? Est-ce qu’il ne serait pas temps d’arrêter de se plaindre alors qu’on n’a pas à le faire ? On est en Belgique, et j’ai l’impression d’être en France. Pardon les amis français, mais il fait avouer que vous avez le chic pour vous plaindre sans cesse et avoir la gueule des mauvais jours à longueur d’année (enfin, surtout les Parisiens). Je crois que vous avez le gêne « pas con-tent, pas con-tent, pas con-tent ». Faudrait y faire quelque chose, vraiment. La vie est plus belle en couleurs. Mais on vous aime quand même, hein.



‘Scusez, je m’égare. Je reprends. Certes, le confinement n’a pas été une mince affaire pour tout le monde. Ça a été compliqué à bien des niveaux pour nombres d’entre nous. Pourtant, nous sommes toujours vivants (enfin, sauf ceux qui ne le sont pas, mais cela va sans dire). Ne pouvons-nous pas nous concentrer sur le positif, pour une fois dans notre vie ? Ce n’est pas si compliqué au final.

Les gens anti-masque, pour une majorité, vous êtes ceux-qui ont dévalisé les rayons, qui ont craché sur les flics (et le connard qui a craché sur ma bagnole parce que j’ai pas apprécié qu’il fasse de la merde sur la route et qui n’a pas apprécié en retour que je lui fasse remarquer), qui n’ont pas respecté l’interdiction de sortir, qui pensent que tout leur est dû et qu’il n’y a qu’eux sur Terre.

Vous ne respectez rien ni personne et vous vous étonnez de l’animosité dont nous faisons preuve lors de nos échanges. Vous êtes incapables de réfléchir plus de cinq minutes sans que votre esprit contradictoire vienne vous titiller. Vous montrez un égocentrisme et un égoïsme surdimensionné sur des sujets qui n’ont même pas à faire débat.

Que les choses soient claires : contrairement à ce que certains barakis ont pu dire à leurs enfants, il n’y a pas de gros monstre dehors qui nous empêche de sortir. Il n’y a que des crétins sous forme humaine. La preuve en est qu’au moment du déconfinement progressif, c’était fiesta dou Brajil partout dans le pays. Beaucoup n’ont plus respecté les règles d’hygiène et de distanciation sociale. On nous avait prévenus : sans ce respect des règles, on se dirigera vers un nouveau confinement.

Comme dirait l’autre, après presque deux mois durant lesquels nous avons retrouvé nos libertés, bardaf, c’est l’embardée. C’était hélas prévisible. Nous sommes à nouveau bridés, sans pour autant être emprisonnés. Ceci signifie que nous avons par conséquent encore les cartes en mains pour sortir notre plus bel atout : la solidarité.


Arrêtons de diaboliser le gouvernement qui nous dit une fois oui, une fois non. Personne n’a jamais fait face à ce genre de crise. Nous devons faire de notre mieux pour sortir de cette année hors du commun et nous serrer les coudes. Les décérébrés, arrêtez de penser que tout est la faute du reste du monde lorsqu’il en va de la responsabilité de chacun de veiller à la sécurité et à la santé de tous.

Je ne vais pas évoquer les directives du gouvernent, mais bien celles des médecins de la santé, ceux qui savent réellement à quoi on a affaire. Ils nous disent de rester chez nous, nous restons chez nous. Ils nous disent de porter un masque, nous portons un masque. Ils nous disent de prendre soin de nous et des autres, nous le faisons. Point. Et lavez-vous les mains, s’il vous plaît. Je sais que certains ont attendu la crise du COVID-19 pour découvrir l’hygiène, mais c’est tout de même important. Bande de dégueulasses, va.

J’espère sincèrement que les sceptiques (pour aucune raison fondée) cesseront leurs enfantillages et penserons à autre chose que leur nombril plein de pâtes.

En tout cas, je garde les yeux rivés sur 2021 qui, j’ose rêver, sera bien meilleure. Comme dirait une écrivaine célèbre : « 2020, tu hors de ma vue ».

Bises virtuelles sur vos doux fronts lavés correctement.

vendredi 6 mars 2020

Le COVID-19 et ses avantages

On ne va pas s’éterniser sur le sujet, les médias se chargent déjà bien de souffler des vents de panique inutiles. Je souhaite uniquement mettre un point positif en lumière et soulever une question importante.

Prenons d’abord une image avant/après la quarantaine en Chine. On peut clairement voir que la pollution habituelle a presque totalement disparu :


Alors, oui, pratiquement plus personne ne circule dans les villes en quarantaine. Mais on peut tout de même se poser la question suivante : ne pouvons-nous pas réduire nos déplacements en véhicules motorisés et nous tourner vers des options plus vertes, telles que le vélo, la trottinette, le co-voiturage, les rollers, le skateboard, le pousse-pousse, le cheval, le saute-mouton, etc. ?

Vient ensuite la question de la mondialisation. Aujourd’hui, le commerce international est vital. On l’a constaté rapidement : les ruptures de stock s’enchaînent, notamment celles concernant les masques et gels hydroalcooliques. Par exemple, en 2011, en France, le gouvernement a décidé de ne plus stocker les masques nécessaires au personnel soignant lors d’épidémies. Il faut donc s’approvisionner chez les voisins plus ou moins éloignés.

Cette situation ne serait-elle pas l’occasion de nous recentrer sur les producteurs nationaux ? Les agriculteurs sont les premiers à se plaindre de la mondialisation, et on ne les écoute pas. Pourtant, les prix des produits locaux augmentent depuis des années pour la simple et bonne raison que la concurrence internationale rend impossible l’amortissement des coûts des producteurs locaux à cause de ses prix (trop) compétitifs. Le coût de la vie étant plus élevé chaque année, le citoyen se tourne logiquement vers le plus intéressant pour son portefeuille.

Je pense que cette situation permet de rouvrir les débats. Même s’il est économiquement difficile de s’approvisionner uniquement en bio et en local, on peut faire des efforts à certains niveaux.

Il a pas l'air gentil cet enfant ?

C’est grave si on n’a pas de fruits exotiques ? C’est grave si on n’a pas de fraises toute l’année ? C’est grave si on n’a pas le petit pull super joli qu’on a vu sur ce site ? C’est grave si on n’a pas des objets inutiles de mauvaise qualité, mais pas chers ? C’est grave si on n’a pas ce livre vendu uniquement de l’autre côté de l’océan ?

Arrêtons de mettre en avant le commerce international et permettons à notre pays de se développer indépendamment des autres. Je pense qu’il faut mettre un peu de côté son confort personnel et réduire drastiquement les échanges internationaux pour permettre à notre pays de se suffire à lui-même. Est-ce qu’il ne serait pas temps de se dire que le « tout, tout de suite à portée de clics » est un luxe qu’il faut tout doucement oublier ?

On la moque, on la critique, on la rabaisse, mais elle a raison quand elle lance un sanglant « how dare you ? ». Greta Thunberg a raison de nous balancer en pleine figure un wake-up call assassin quand on critique les gouvernements pour leur manque de politique et d’implication écologique, mais qu’on favorise le réchauffement climatique en faisant venir tous genres de produits du fin fond du monde, alors qu’ils sont pour la plupart disponibles pas loin de chez nous.

Cela ne veut pas dire que faut vivre en totale autarcie et se fermer au monde, loin de là. Mais il est pour moi grand temps de se reconcentrer sur nous, sur nos producteurs locaux. L’envie de se tourner vers du local se fait déjà de plus en plus ressentir depuis quelques années, autant en profiter. Il est primordial de prendre conscience que, de nos jours, le confort personnel passe avant tout le reste, mais que nous ne sommes que des locataires de la Terre. Respectons-la avant qu’il soit trop tard.

Je trouve sincèrement dommage que ce soit grâce à une pandémie comme celle du COVID-19 que l’on ne voyage plus en avion, que l’on se tourne vers le local et qu’on limite les échanges internationaux. Ça, on pourrait déjà le faire sans crainte, mais bien avec une envie de préserver la planète et ses habitants.

N’hésitez pas à vous rendre dans des fermes ou des magasins qui vendent des produits locaux. Informez-vous sur l’origine de ces produits et demandez-vous si ce que vous voulez est nécessaire et, dans l’affirmative, s’il est possible de vous fournir chez un producteur local. On en vivra que mieux.

Bise sur vos doux fronts. Mais de loin. Pas de contacts, on a dit.  

mercredi 4 mars 2020

Mouton ou saumon ?


Nous vivons des temps où la technologie est omniprésente dans nos vies. Des films ultra-futuristes comme iRobot à l’époque, qui nous montrait une ère totalement robotisée dans laquelle l’humain vivait en parfaite harmonie (ou presque, pas de spoilers) avec des machines en tous genres, ne sont plus si futuristes que ça.

Le smartphone fait partie de ces inventions qui ont changé la face du monde. Plus besoins de 10 appareils différents : tout est centralisé sur une machine qui tient facilement dans une main. Cet outil de travail et de divertissement est très utile : il donne accès à tout, tout le temps et partout. Il donne surtout accès à l’information, que celle-ci soit relayée dans la presse en ligne, dans les journaux télévisés en ligne ou sur les réseaux sociaux.

Toutefois, cet accès constant à l’information peut être dangereux. D’ailleurs, mon smartphone, je le vois de plus en plus comme une boîte de Pandore. À la différence que j’ai déjà vu ce qu’elle contient, et je suis de moins en moins tentée de l’ouvrir.

L’humain est un être qui ne connaît pas de limites. Bien que cela puisse avoir de nombreux avantages lorsqu’il est concentré sur un objectif positif, il est très difficile pour lui de ne pas verser dans l’excès et la perversion.


On en a déjà pu faire le constat avec les réseaux sociaux. Le but premier était de rapprocher les gens, de se créer un cercle social, de partager des expériences. Petit à petit, ces réseaux sont devenus un moyen d’exposer, de critiquer, de « basher » gratuitement. Il suffit de regarder quelques épisodes de la série Black Mirror pour se dire que l’humain est probablement l’un des êtres qui a le plus de potentiel à verser dans la vileté, l’infâmie et la bassesse morale.

La médiatisation de faits en tous genres a vécu la même histoire. Au départ, la presse donnait accès à des informations diversifiées et étrangères. On était informé des mouvements dans son pays, puis on a dépassé les frontières. Au final, on était informé et on mourait moins bête, en quelque sorte.

Et puis, en suivant un cycle devenu presque naturel, l’humain a perverti ce moyen de communication et de connaissance. Un fait anodin prend maintenant une ampleur démesurément inutile. Une information est maintenant détournée en un titre putaclic pour s’assurer des vues et des abonnés. Une situation bénigne est répétée chaque jour, accompagnée de nombres plus effrayants les uns que les autres. La technique de la surenchère fonctionne et rapporte beaucoup d’argent, indéfiniment le nerf de la guerre. Alors pourquoi s’en priver ?

Ceci étant dit, la capacité de l’humain à remettre en question les informations qu’il reçoit laisse souvent à désirer. Cette absence de recherche de la vérité vraie, par opposition à la vérité qu’on nous donne, et cette omniprésence de la fénéantise à vérifier soi-même les sources ont favorisé la perversion des médias. La société manque cruellement de cartésiens capables de douter sincèrement des « faits » qui leur sont rapportés.

Dès lors, la majorité des humains ayant accès à l’information se focalise sur un seul et unique son de cloche et n’attend même plus d’entendre une autre version des faits exposés. Elle se laisse par exemple avoir par des photos prises sous un angle favorable à celui qui veut raconter l’histoire qui l’arrange. Qui n’a d’ailleurs pas vu cette photo ? Cette photo qui a fait le tour du monde en deux parties : la première partie a été utilisée pour montrer une vérité manipulée (l’absence d’humanité des soldats en temps de guerre), la seconde pour montrer la vérité vraie de la situation et pour prouver qu’on peut faire dire ce qu’on veut à une photo manipulée.


La presse avait à son origine pour but d’informer. Force est de constater qu’à présent, les titres accrocheurs, la désinformation et la surmédiatisation sont monnaie courante. Le problème est qu’avec la désinformation et la surmédiatisation, des vents de panique sont créés. Étant donné que ce que raconte la presse est devenu parole d’évangile, on panique sans savoir, on a peur sans raison valable, on s’encroûte dans une absence de curiosité saine et de recherche.

Petit à petit et sans aucune raison particulière, nous avons donné aux médias ce statut presque saint de messie partageant des messages de vérités absolues. Qui n’a jamais entendu dans son entourage quelqu’un dire « ah beh si, ils l’ont dit à la télé, c’est que c’est vrai » ? On pourrait parfaitement utiliser la métaphore du berger : il mène ses moutons là où il le souhaite et les moutons suivent sans broncher.

N’allez pas croire que je m’exclus de la majorité. J’ai fait moi-même preuve de panurgisme pendant tout un temps. Heureusement, je m’en suis rendu compte et je me suis demandé pourquoi. Je me suis aperçue que la routine du quotidien m’a plongée dans une léthargie médiatique qui me poussait à simplement hausser les épaules en me disant que le monde partait en vrille sans que personne réagisse.

J’ai donc décidé de reprendre les rênes de ma connaissance et de ma curiosité en main. Bon, à notre époque, quelqu’un qui remet tout en doute est vu comme un conspirationniste. Tout le monde s’attelle à le descendre sous prétexte qu’il va en l’encontre des idées généralement acceptées. Mais ce n’est pas une raison pour se laisser embourber dans des raisonnements généralisés. Ce n’est pas parce que la majorité dit quelque chose qu’elle a forcément raison. Il faut savoir se battre intelligemment pour convaincre et rallier les autres à sa cause.














Nous assistons donc, grâce à la surmédiatisation et la désinformation, à un combat entre les montons suivant leur berger sans questionnement, méprisant tous ceux qui ne rentrent pas dans les rangs et les saumons qui remontent les rivières dans un torrent violent d’inepties, tentant de transformer les moutons, un par un, en saumons. 

J’étais un mouton, je suis en train de devenir un saumon. Et vous ? Savez-vous lequel vous êtes et lequel vous avez envie d’être ? À l’approche de l’été, j’aurais tendance à vous conseiller d’abandonner la laine pour un maillot de bain, mais j’imagine que certains sont frileux et qu’il faut leur laisser le temps de s’adapter à un nouveau climat. Avec un peu d’aide, de soutien et de persévérance, on pourra tous nager dans le grand bain. Il suffit de ne pas abandonner. On commence par une rivière et on finira dans le grand bleu.